mercredi 30 avril 2014

Présentation d'une curiosité : le kiwano

Quand on se promène dans le rayon fruits et légumes du supermarché et qu'on tombe sur une curiosité à piques, on ne peut que l'acheter pour l'examiner de plus près. C'est ce que nous vous proposons dans cette vidéo.

Le kiwano est une cucurbitacée parfois appelée "melon à pointes", mais le nom est leur seul point commun, ou encore "cucumis metuliferus", merci Wikipedia. Les anglophones, quant à eux, l'ont affublé de 8 noms différents selon les régions. Il nous viendrait d'Afrique et serait riche en potassium, magnésium et vitamine C. Le manger est une opération complexe et son gout est peu prononcé, ce qui explique probablement sa faible exportation ainsi que son utilisation plus courante comme élément de décoration.

Globalement, la chair de ce fruit, dont il faut extraire les pépins un à un, a une texture gluante et son gout de banane a l'intensité de celui d'un concombre, en ajoutant une touche de kiwi quand il s'agit du jus.

samedi 26 avril 2014

On a testé pour vous... le parapente !

On se sent un peu loin de tout, parfois.
Contrairement à ce que vous pourriez croire, le parapente n’est pas vraiment une activité qui procure des sensations fortes – il y a les sauts en parachute et à l’élastique pour ça. Loin de ces préjugés, il s’agit en fait d’une belle occasion de se mettre dans la peau d’un oiseau et de découvrir le monde d’un point de vue unique sans craindre ni vertige (puisqu’on n’a plus de repères trompeurs sous nos pieds) ni infarctus (car le décollage et l’atterrissage se font en douceur et, pendant le vol, on plane tranquillement au gré du vent).

Ayant outrepassé nos propres idées préconçues et grâce aux promotions toujours très intéressantes du site bookme.co.nz (tuyau pour ceux qui envisagent de venir s’amuser en Nouvelle-Zélande un jour et d’économiser quelques deniers !), nous avons décidé de profiter des vacances de Pâques pour nous adonner à cette activité. Nous voici donc les heureux titulaires d’une réservation pour un vol en tandem auprès d’une école spécialisée. Nous aurons chacun notre guide personnel et notre seule préoccupation sera de profiter du spectacle.

Par un midi ensoleillé de fin avril (milieu de l’automne donc, pour ceux qui auraient du mal à suivre), nous nous retrouvons à gravir les collines du Sud de Christchurch, entassés dans un 4x4 avec 3 habitués et un étudiant en paragliding. Nos guides cherchent alors le lieu de décollage parfait : une pente douce située dans la bonne direction par rapport au vent du jour et du moment.
Et c'est quand que je cours moi dans tout ça ?

Vous pensez peut-être qu’ils ont mouillé leur index avant de le pointer en l’air, comme vous faisiez quand vous étiez enfant. Que nenni ! Deux autres techniques servent à indiquer la direction du vent aux professionnels : le ramassage et lancer de brindilles pour voir comment elles s’envolent et, surtout, la manche à air, laquelle donne une idée à l’allure approximative de la vitesse et direction du vent. Après avoir rapidement déniché le point de décollage idéal grâce à l’habitude, les parapentistes s’affairent à déployer leur parapente sur le sol. Pendant ce temps, le moniteur qui volera avec Laëtitia lui harnache l’équipement de circonstance et la briefe sur ce qu’elle aura à faire, c’est-à-dire marcher rapidement sur quelques mètres à son signal. Ça a l’air facile comme ça, mais c’était une scène comique à observer (« Donc je vais crier « cours » et là, tu cours » *Laëtitia fait mine d’avancer. Le moniteur la retient* « Non, pas maintenant, quand je crierai « cours » ! *Laëtitia essaye à nouveau de courir, et s’étonne d’être à nouveau retenue. Mine consternée du moniteur. Incompréhension dans le regard de Laëtitia*. « Mais il parlait trop vite ! », se défend l’intéressée au moment où j’écris ces lignes.


Après ces quelques déboires, le décollage prend place et Thomas peut admirer son épouse s’envoler loin dans le ciel. Les autres parapentistes s’élancent également, Thomas se retrouvant seul pendant qu’un dévoué va rechercher tout ce beau monde sur le lieu d’atterrissage, avant de les remorquer à nouveau au sommet du Mount Pleasant. 

Elle s'envole, elle s'envole, elle s'envoooole !
Il y a pire comme endroit, vous trouvez pas ?
Le vent ayant entre-temps changé de direction, c’est d’un autre point que Thomas s’envolera à son tour, après être passé par les mêmes étapes (moins le quiproquo du briefing). Les sensations sont fantastiques, se retrouver à des centaines de mètres  de la terre ferme grâce à une grande voile en tissu est quelque chose à vivre au moins une fois, même pour les plus couillons d’entre nous ! L’expérience du guide lui permet de tirer parti des courants d’air ascendants et de prolonger notre séjour dans le ciel. Nous atterrissons finalement au milieu d’un parc. Il ne nous reste plus qu’à attendre les autres et à retourner à notre voiture.

Profitant d’être dans le coin, nous terminons la journée en parcourant la majestueuse route des collines de Christchurch, dont une section est fermée depuis des années pour nous dévier vers le tunnel surpollué à la visibilité réduite qui s’avère être le seul moyen d’atteindre le port de Lyttelton et y déguster un traditionnel Fish ‘n’ Chips. 
Lyttleton a l'air bien plus joli vu de haut que d'en bas.

A refaire quand vous voulez ! Enfin, pas la partie Lyttelton, en fait, c’est moche. C’est un port d’activité avec de gros bateaux et camions gris parcourant sans cesse la route principale, et puis, ça a été bien endommagé par le tremblement de terre. Vous voyez Charleroi ? Ben ça ressemble à ça.

On dit quoi ? Merci Parapro !

 PS : Nous avons fait une très courte vidéo pour que vous puissiez profiter un peu de l'expérience par procuration :





jeudi 17 avril 2014

Projet perso : Oasis présenté à LudiNord

On peut pas dire que le 1er
proto avait de la gueule.
J’ai parlé à beaucoup d’entre vous du jeu que j’ai créé ainsi que du festival LudiNord auquel il allait être présenté fin mars pour un concours de création. Mais voilà, je ne sais plus qui parmi vous m’a fait promettre de lui donner des nouvelles, alors autant profiter de ce blog pour le faire publiquement et ainsi satisfaire toutes les personnes concernées et/ou curieuses.

D’abord, petit retour historique.

Pour ceux qui ne seraient pas au courant, le projet est né dans la salle des profs d’une école bruxelloise lors d’un stage en mars 2012. En train de réfléchir à une alternative pour le plateau d’un autre jeu, depuis lors en pause, j’ai créé les tuiles d’Oasis – nom temporaire depuis deux ans – et l’idée de la mécanique de base ainsi que le thème me sont venus spontanément à partir de là. Oui, je sais qu’à la place, j’aurais dû mettre à jour la paperasse du stage, mais vous comprenez, c’était moins amusant.

Version un peu plus chaleureuse et avancée.
J’ai commencé à travailler sur le matériel et, en deux semaines, il était possible de tester pour la première fois un prototype qui ne présentait aucune ombre de tentative d’équilibrage : le but était juste de tester l’idée pour voir si elle valait la peine. A l’époque, il y avait plus de 100 cartes et une cinquantaine de tuiles dont les flèches étaient relativement aléatoires. Aléatoire, voilà ce qui représente bien l’impression qu’on avait à cette époque. Mais le cœur du jeu, le déplacement de gouttes d’eau en réactions en chaine, était une bonne idée. Le thème et les actions aussi, il fallait simplement y mettre une quantité incroyable d’ordre. La recette ne dit pas combien.

Après avoir été d’abord testé avec les amis et modifié de nombreuses fois, avoir vu des dizaines d’idées de règles testées, acceptées (parfois temporairement) et rejetées, après avoir détruit le cerveau de sa créatrice et de ses amis lors de la mise au point du système de débordement, avoir été présenté aux festivals En Jeux, Trolls & Légendes, Paris est Ludique et Brussels Game Festival et avoir épuisé les suggestions des joueurs, le jeu était prêt à recevoir la critique professionnelle et rencontrer des éditeurs à LudiNord. Il n’a alors plus que 54 cartes, dont seulement 5 types différents, et 31 tuiles.

Proto pré-LudiNord.
Mais quand on habite à l’autre bout de la planète, ça ne se passe pas si facilement. Thierry, un ami qui s’était déjà beaucoup impliqué dans l’évolution du prototype, s’est porté volontaire pour être nommé officiellement co-auteur et faire la démonstration du jeu pendant tout un week-end avec sa dévouée compagne Catherine. Il s’agissait non seulement d’être disponible et sur-sollicité pendant un weekend, mais aussi de bricoler plusieurs prototypes et organiser des tests pour être au top. Je tiens à les remercier une fois de plus au passage : c’est bien la première fois de ma vie que je dois admettre qu’une tâche que je confie est mieux faite que si je l’avais faite moi-même.

Et comment ça s’est passé, donc ?

Entre 50 et 60 personnes ont testé le prototype, ce qui porte le nombre total de testeurs (supposés différents) à environ... 350 ! Le jeu semble globalement plaire même si les avis semblent partagés radicalement entre ceux qui accrochent tout à fait et ceux qui n’accrochent pas du tout. La plupart s'accordent à dire que le concept "a quelque chose", ce qui est pour le moins encourageant. Pour sa part, le design réalisé de mes propres mains sur inspiration de Yuri (que je salue et remercie au passage) a fait l’unanimité. Plusieurs éditeurs ainsi qu’un agent d’auteur ont accepté de nous prêter un peu de leur temps et de leur expertise pour mettre en avant de nouvelles imperfections du jeu, qui n’est pas encore prêt pour qu’on envisage son édition.


Une carte du proto
présenté à LudiNord.
Comme nous le savions déjà, le jeu est à la fois « trop familial » et « trop stratégique ». Il nous faut donc simplifier au maximum les règles pour que ce soit réellement accessible pour un public familial tout en diminuant le facteur « chance » pour satisfaire au mieux possible les joueurs plus expérimentés en leur donnant plus d’impact sur le jeu et ainsi assouvir leur désir de se sentir puissant. Accélérer le rythme de la partie et renforcer le thème font aussi partie des requis. Je devrais appeler Tintin, il trouve toujours les solutions à tout.

Nous voilà donc à échanger des e-mails, Thierry et moi, et voilà que je te réponds en rose à ta réponse en bleu à ma réponse en orange et ainsi de suite, tout en impliquant nos partenaires respectifs (on ne partage pas ces choses-là) qui s’avèrent être de très bons testeurs avec de très bonnes idées. La liste des nouvelles règles à tester contient pas moins de trente éléments, plus ou moins combinables, à valider comme une réponse à Qui veut gagner des millions ou jeter comme une vieille chaussette pourrie. Des heures de jeu en perspective pour tester les différentes variantes avant de passer à la neuvième version des règles. A l'heure qu'il est, nous en avons déjà retenu quelques modifications.


LudiNord

Quant au festival lui-même, Thierry serait mieux placé que moi pour en parler, mais tentons quand même quelques lignes parce qu'après tout, c'est pas son blog (na !).


Page Facebook ici.
Comme à tous les festivals, on rencontre beaucoup de gens, on discute, on n’a pas le temps de tester les autres protos, et on reconnaît de loin quelques personnalités fortes du monde ludique francophone. Mon avocat m’interdit de citer ici qui que ce soit.

Comme à tous les festivals de jeux de société, l’équipe de gentils, adorables et éternellement dévoués organisateurs et bénévole était super sympa et disponible pour toute question ou demande, aussi saugrenue soit-elle… Non, mais vous imaginez quoi, là ? Il parait que les chiffres, ça impressionne, alors en voilà un : l’armée de T-shirts jaunes (couleur du festival, on se demande d’ailleurs pourquoi le logo est rouge) comptait plus de 150 soldats au service des exposants et visiteurs. Bon, pas tous en même temps, je suppose.

Ce qui est particulièrement remarquable, dans tout ça, c’est l’organisation impeccable, fournissant des espaces plus calmes où se poser pour manger et la nourriture qui va avec, mais aussi des bons plans logement et transport, particulièrement pour les créateurs. Ils envoient des e-mails clairs avec des instructions claires qui ne peuvent provoquer qu’un sur-réjouissement de déjà y être… qui se transforme très vite en une profonde déception de ne pas pouvoir y participer personnellement. Evidemment, ça donne une Laetitia plus énergétique qu’une barre de céréales pendant tout un weekend à tourner en rond chez elle, malgré les amis venus justement pour jouer.

J'ai engagé des espions pour photographier
discrètement la table d'Oasis.
Bref, je conseille vivement à quiconque en a l’occasion de se rendre à LudiNord pour passer un agréable weekend à jouer, tester des jeux en cours de développement, donner son avis, acheter quelques perles ludiques et rencontrer des gens sympa. Même si vous n’êtes pas des joueurs invertébrés invétérés ! Dans ce cas, vous trouverez toujours quelqu’un qui vous initiera à l’un ou l’autre jeu pas trop compliqué, avec le sourire en prime.


Et la suite ?

Pour nous, on compte bien faire d’autres festivals par la suite, si possible pas trop loin de la Belgique (probablement un retour à PeL, au BGF et à En Jeux !), mais la priorité est de déterminer les nouvelles règles du jeu. On envisagera alors éventuellement une collaboration avec Forgenext, une agence ludique, pour fignoler ce qui j’espère seront les derniers réglages du jeu avant d’entamer de nouvelles démarches vers des éditeurs - mais il ne sera pas "fini" pour autant.


En tout cas, n'hésitez pas à surveiller le site de LudiNord (lien sur le logo), à l'affût des dates 2015 !






samedi 12 avril 2014

Visite à Willowbank Wildlife Reserve

Deux parcs animaliers se partagent la vedette à Christchurch. Le dénommé Orana Wildlife Park ayant fait l’objet d’un article précédent, nous vous présentons le second dans les lignes qui suivent. Attention, faites un accueil du tonnerre au Willowbank Wildlife Reseeeeeeerve !

On progresse à travers le parc sur ce genre de sentier.
Le concept de Willowbank diffère suffisamment de celui de son concurrent que pour justifier de s’y rendre aussi, pour peu qu’on s’intéresse un minimum à la faune. Il s’agit ici de présenter exclusivement les animaux vivant en Nouvelle-Zélande, qu’ils soient endémiques ou qu’ils aient été importés – ne faisons pas la fine bouche ! Nous y débarquons donc par une belle matinée automnale de mars. Hé oui, dit comme ça, ça fait bizarre.

L’ambiance de ce parc s’avère bien particulière et agréable : nous nous baladons au gré du chemin, tantôt sentier, tantôt ponton en bois, qui s’enfonce tour à tour dans un marécage, une végétation plus ou moins touffue ou encore une cour de ferme. Si quelques animaux voient effectivement leur liberté limitée à une grande cage, la plupart d’entre eux sont cependant libres et côtoient d’autres espèces dans de vastes espaces où les visiteurs peuvent entrer pour s’approcher d’eux, et même de très près. Il est même possible d’acheter un peu de piment pour donner un peu de nourriture pour animaux à votre aventure.

Les animaux endémiques

Ne nous voilons pas la face : quand on parle d’animaux endémiques, on parle surtout d’oiseaux endémiques. En effet, les seuls mammifères à être néo-zélandais depuis le début sont deux espèces de chauve-souris. C’est tout. Oui, vous avez bien lu. C’est tout. La plupart d’entre eux sont fragiles et protégés, leur survie sur cette île reculée étant uniquement due à l’absence de prédateurs. Nous vous présentons donc ici les « Big five » de la NZ.

Tu as ton rat ? Tu as ta rate ?
Bon, on va chercher un autre jeu de mot.
Le Tuatara – Si la plupart d’entre vous l’appelleraient simplement « lézard », il s’agit en réalité du dernier représentant d’une branche de reptiles très représentée à l’époque des dinosaures. Malheureusement, tous ses cousins ont été portés disparus il y a environ 60 millions d’années.

Le Kaka – Cousin d’un fauteur de troubles montagnard décrit plus bas, ce perroquet brun au bec aussi crochu que le nez d’une sorcière vit dans les forêts néozélandaises, particulièrement sur les îles satellites du pays.

Le Takahe – Cet oiseau coloré qui ne vole pas est un survivor : on a beau le chasser, détruire son habitat et voler sa nourriture, il est s’est accroché à la vie jusqu’à devenir une espèce protégée. Il est ainsi devenu aussi la mascotte du parc animalier. On l’a pourtant cru éteint pendant un long moment, avant de le redécouvrir en 1948.

Vous le voyez via Internet, c'est donc un e-kea.
Le Kea – Comme il est mignon, cet oiseau ! Il n’a même pas peur, il vient vraiment tout près ! Les deux phrases précédentes sont les pensées de nombreux voyageurs avant qu’ils se rendent compte que leurs chaussures, leur tente, leur sac, les pneus de la voiture ainsi que d’autres effets personnels auront été déchiquetés par ces désormais « sales bestioles ». Il est en effet curieux et voit tout ce qu'il trouve comme de la nourriture potentielle.

Le Kiwi – La star internationale, c’est lui. Une boule de plumes nocturne, inutile et fragile, qui ne vole pas et qui peut être tuée par un coup de tête joueur de la part d’un chien. Mais il a la classe, et ça, c’est indéniable ! Sachant que 95% des kiwis meurent dans leur première année, le parc met un point d’honneur à organiser une récolte d’œufs de Pâques de kiwis pour assurer leur sécurité et relâcher les individus dans la nature une fois suffisamment grands et forts… en tout cas, le plus qu’ils peuvent l’être.

Les animaux importés

A votre grande surprise, les animaux de cette catégorie sont bien plus nombreux et ont malheureusement souvent causé de nombreux dégâts environnementaux. Bon, sérieusement, si vous êtes surpris, c’est que vous n’avez pas bien lu le paragraphe précédent. On vous pardonnera. Nous vous raconterons dans les paragraphes qui suivent quelques perles de la stupidité humaine.

Quand on ne fait pas attention et/ou qu’on est rebelle, on passe par la dernière étape en premier : les poissons. Willowbanks nous offre l’opportunité unique d’observer la vie passionnante des truites et des saumons à travers une vitre d’aquarium judicieusement placée sous un petit étang. Bon, des poissons, quoi. On continue donc notre chemin. « Oh, et ces poissons-là, c’est de quelle espèce mon chéri ? ». Euuuh, là, c’est le haut du même bassin qu’avant…

C'est paradoxal, mais ses poils sont à la fois doux et rêches.
Les wallabys, dont on ne sait pas trop pourquoi ils sont là, auront droit à une considération particulière de la part de Laëtitia, qui se met en mode lagénorhynque. « Ooooh ils sont mignooooons. J’en veux uuuuun ! ». L’un d’eux sort de sa zone « anti-touristes » et on peut le caresser !

Au courant du 19e siècle, de nombreux colons bourgeois en manque de sport s’ennuyaient à mourir. Pas que la Nouvelle-Zélande offre de quoi marcher et courir dans de magnifiques paysages, mais on s’en lasse vite, vous savez. Ils ont donc eu la brillante idée d’introduire des daims afin de pouvoir s’adonner à la chasse. L’absence de prédateurs a conduit les pauvres bêtes qui n’ont rien demandé à se reproduire de manière incontrôlée et incontrôlable, empiétant sur les ressources alimentaires des oiseaux locaux. Ironie de l’histoire, on a fini par devoir payer des chasseurs professionnels pour en abattre le plus possible.

Rien à voir, mais ce canard qui s'est baigné
dans l'eau stagnante a trop la classe !
Une autre espèce, qui porte plus lourdement la responsabilité des dégâts écologiques, est le possum – à ne pas confondre avec l’opossum. Vers 1850, les colons (encore eux !) introduisent ce petit animal du sous-ordre des phalangeriformes (on sait bien, vous vous en fichez) afin de commencer une industrie de fourrure. Comme à l’accoutumée, leur taux de réplication face à l’absence d’ennemis est incontrôlable. Bah oui, les oiseaux et les lézards, ça n’impressionne personne.  Une centaine d’années plus tard, le possum avait colonisé les deux îles, prenant lui-même la position vacante de prédateur. En 1980, plus de 60 millions de ces bêtes mangeaient la nourriture de ces mignons kiwis, si pas les kiwis eux-mêmes, et propageaient diverses maladies. Heureusement, grâce à des campagnes d’éradication régulières et aux automobilistes qui sont encouragés à se servir de ces pauvres bestioles comme dos-d’âne, ce nombre a pu être diminué de moitié. Oh, et vous savez quoi ? Chez les voisins australiens, c’est une espèce protégée !

Jugez par vous-mêmes.
Une partie à ne pas manquer est la ferme traditionnelle, où poules, coqs, paons et autres volailles gambadent en liberté parmi les visiteurs et dans les enclos des ânes, cochons, moutons, chèvres et autres bêêhêêtes. Outres les grands classiques, quelques espèces intéressantes peuvent être observées : les lamas se révèlent très affectueux après avoir été motivés par quelques pelets de nourriture et ce gros cochon noir immonde a été sauvé de la quasi extinction par Willowbanks. Hum, pas sûr que c’était une bonne idée vu leur tronche !




-          Dis, tu crois que ça crache pour de vrai, les lamas ?
*pffffft sur les touristes* *ahahaha*
-          Oh, y’a des gens près des lamas, attends, j’essaie encore : dis, tu crois que ça crache pour de vrai, les lamas ?


Cet animal aux longs poils a un appétit remarquable.
Et à droite, il y a un lama !

samedi 5 avril 2014

Racontage de vie : Quelques anecdotes

Arrêt au feu rouge

Un jour, alors que nous rentrions à vélo d’une soirée jeux un feu rouge nous a subitement forcés à nous arrêter. Une voiture, toute fenêtres ouvertes, a fait de même à notre droite :
-          Hey, vous faites quoi à vélo si tard ?
-          Euh… On rentre chez nous.
-          Ah cool ! Vous êtes d’où ?
-          De Belgique.
-          Et vous restez longtemps ? Vous vous plaisez bien ici ?
-          Ouai, c’est cool, on reste pour trois ans, le temps d’un doctorat.
-          Super ! J’espère que vous apprécierez la NZ ! Salut ! *vrouuuum*


Haha, depuis le début,
c'était en Farenheit...
Quand ça ne cuit pas

Après avoir tenté de cuire une plaque de pâte toute fine pour faire ma bûche de Noël, après avoir tenté de cuire des rochers coco qui n’ont pas du tout grillé, nous commencions à désespérer face à ce four aussi vieux que le cadavre de Maurice Chevalier. Jusqu’à ce qu’un de nos visiteurs suggère qu’il ne s’agissait peut-être pas de degrés celsius. Après vérification, il était en effet assez étonnant qu’un four puisse atteindre les 500°C et la conversion en °F était pertinente. Je retire ce que j’ai pu dire à mes professeurs de science : apprendre à convertir les degrés n’est parfois pas si inutile…


Votre nom ?

Cette anecdote se situe à l’époque où nous recherchions une maison à louer. L’une de celles que nous avons visitées nous intéressait particulièrement et nous avons donc demandé à compléter un formulaire. L’agent sur place notait le nom des intéressés, pour vérifier que les postulants avaient bien visité la maison. Ce jour-là, Thomas portait son pull d’université avec son prénom ainsi que le surnom « Ludophile » - amateur de jeux. C’est donc naturellement que l’agent a commencé à écrire « Thomas Ludo… » « Euh, non, c’est Orban, pas Ludophile, c’est un surnom, ça ! Orban, O-R-B-A-N » Résultat final : Ludorban, qu’on a dû forcément écrire aussi sur le formulaire.


Pfffff

Lors des premières semaines après notre arrivée, après avoir acheté nos vélos, Thomas a souvent rêvé de pneus à plat. Entre trois et six mois plus tard, devinez ce qui est arrivé par neuf fois ? A la même personne ? Cette même personne qui a fait ces rêves ?


De drôles de bêbêtes


Tu crois que c'est un phasme ?
Ça a l'air d'une mante religieuse, non ?
Notre maison totalement entourée d'un jardin étant loin d'être un modèle en termes d'isolation, elle accueille très fréquemment contre son gré des visiteurs plus ou moins bienvenus tels que des mouches, moustiques et papillons de nuit (classique) et offre un bon terrain de chasse pour toutes sortes d'araignées (nous avons abandonné l'idée de nous en débarrasser ; finalement on s'accommode assez rapidement d'en avoir comme hôtes permanents). Nous fûmes pourtant surpris lorsqu'un soir, nous découvrîmes un énorme insecte long et vert à six pattes, comme tous les insectes par définition, campant sur nos rideaux. Il s'agissait en fait d'une mante religieuse, la première que nous voyions en vrai ; plus exactement,  un spécimen d'orthodera novaezealandiae qui, comme son nom l'indique, est spécifique à ce beau pays du long nuage blanc. Quelques jours plus tard, l'absence de hotte dans notre cuisine fit que nous dûmes ouvrir une fenêtre afin d'évacuer l'humidité. Nous eûmes donc la joie d'accueillir un joli escargot sur la face intérieure de la fenêtre. Plus proches de la nature, tout ça, m'voyez.


Bon appétit, quand même !

Le premier de l’an, nous avons accompagné Marta chez une amie à elle pour y passer la journée avec, au programme, du glandage et du puzzle. Comme elle habitait près de la plage, nous avons quitté la maison en fin d’après-midi pour aller y marcher un peu. A notre retour, quelle fut notre surprise de voir que tous étaient occupés à prendre le repas du soir… sur le fauteuil et sans nous avoir attendus. Eh oui, en Nouvelle-Zélande, le repas n’est soumis à aucune tradition sociale : le plat est là, tu te sers quand tu veux et tu manges où tu veux. Tu ne veux quand même pas qu’on se mette tous à table en même temps ?? Bon, heureusement, c'est pas comme ça chez tout le monde.


Ingrédient secret

Lors d’une de nos journées à découvrir le centre et le Re:Start mall, nous nous sommes laissés tenter par une pizza végétarienne, servie sur une planche en bois. Le serveur nous l’apporte et je peux constater à quel point la pâte est fine, comme les vraies ! A la première bouchée, le gout est surprenant. A la deuxième, il est plutôt pas mal. A la troisième, il est bizarre. A la quatrième, c’est finalement pas si bon. Et on finit écoeurés. En fait, la sauce tomate était une sauce sucrée genre barbecue et, par-dessus, il y avait de la « sour cream » (crème aigre).


En terrain connu

Christchurch a la grande chance d’abriter en son sein droit un café belge, certes qui pigeonne au passage les touristes en leur proposant des Krieks à 13 $, mais qui au moins a le mérite d’exister. Outre la petite sélection de bières au prix tout aussi alcoolisé, le café propose aussi quelques en-cas de notre petit pays. Voulant dévoiler les petits plaisirs belges à ses collègues, Thomas s’y est rendu et a évidemment tenté de savoir si le serveur qui s’occupait de nous était vraiment belge et d’où il venait exactement. Il s’avéra que le garçon était en réalité Français, mais là n’est pas le plus intéressant. Il expliqua qu’il avait travaillé en Belgique avant de venir s’installer en Nouvelle-Zélande, et pas n’importe où : au Coconut à Arlon ! Dire que « le monde est petit » fait très cliché de nos jours, mais dans des cas comme celui-ci, cette expression trouve vraiment tout son sens…


Ils ont bien raison d'afficher cette merveille sur leur site.

Ne soyez pas offensé !

Une opportunité se présentant sur le « Groupon » local, nous avons décidé de nous offrir un petit repas en amoureux dans une taverne pas trop loin. A peine installés, le serveur arrive et… prendre la commande ? Pourquoi, donc ? T’as qu’à te déplacer au comptoir, pour ça. Non, il demande la carte d’identité de notre pauvre Mougnou féminine parce qu’il faut 18 ans pour y entrer et elle a l’air d’avoir moins de 25 ans. C’est la pratique normale dans les débits de boissons et un panneau l’indique clairement pour éviter que les personnes concernées se sentent offensées. Ah, ça, quand on est soumis à la tentation…



Un coup de pâte ?

Un beau jour de février, un Couchsurfer français a eu la bonne idée de nous préparer une tarte aux pommes, qui s’est par la suite transformée en crumble. En effet, ici, la pâte à tarte n’est pas au rayon frais comme chez nous mais bien au rayon surgelé. Elle n’est pas ronde mais carrée, et trop petite pour un moule à tarte de taille normale. Et, par-dessus le marché, à la place de la feuille de papier sulfurisé que nous connaissons se trouve du… plastique. C’était donc une mauvaise idée de faire comme chez nous et mettre la feuille (bleue) dans le four avec la tarte…
Un mois plus tard, nous faisons une tarte correctement avec du vrai papier sulfurisé que nous avons dû acheter par nous-mêmes et nous nous rendons compte que c’est dégueulasse tellement la pâte est sucrée. Ah, ben oui, c’est le deuxième ingrédient… Heureusement qu'on ne l’a pas utilisée pour faire une quiche comme prévu au départ ! 

mardi 1 avril 2014

Des bouleversements en perspective

EDIT : C'est bien, beaucoup d'entre vous savent que le poisson est bon à la santé. Désolé pour ceux qui sont tombés dans le panneau et qui ont eu quelques frayeurs pour nous, en tout cas vos messages de soutien montrent que vous tenez bien à nous. Rassurez-vous, tout va bien, nous n'allons pas déménager (et Laëti n'est pas enceinte, sorry pour ceux qui espéraient :) ).




Ce n’est malheureusement pas pour vous donner de bonnes nouvelles que nous écrivons l’article de cette semaine.

En effet, notre train-train quotidien, qui s’était tout doucement installé au fil des presque sept mois que nous sommes installés dans cette partie du monde, a été pour le moins chamboulé ces derniers jours. La raison en est un évènement pour le moins inattendu...
 
Notre séjour prend un tournant inattendu...
Dimanche dernier, jour qui semble être fait pour les ennuis en tout genre, notre « cher » propriétaire nous annonce subitement que notre bail ne sera pas renouvelé et que nous devons quitter les lieux deux semaines plus tard (soit, dans 10 jours à l’heure où nous écrivons ces lignes). Il faut savoir que les loyers ici se paient à la semaine ou toutes les deux semaines, jamais au mois, donc les délais de préavis pour éjecter les locataires innocents sont également plus courts. La législation néozélandaise permet ce genre de choses sans justification de la part du propriétaire. Nous avions bien compris en discutant avec lui, avant cet incident, qu’il ne voyait pas d’un bon œil que sa maison soit potentiellement bientôt occupée par une troisième personne, aussi minuscule soit-elle, mais jamais nous n’aurions imaginé qu’il nous éjecte comme ça. Nous aurions mieux fait de nous taire...

Et nous emm* jusqu'au bout, comme nous n'avions pas d'assurance, cet abject personnage va nous envoyer un huissier de justice car il prétend que toutes les affaires se trouvant dans la maison lui appartiennent. Oui, tous les meubles, l'électroménager, et nos ordinateurs bien sûr. Et comme nous ne pouvons rien prouver, nous nous sentons "quelque peu" pris au piège.

Les prochains jours, voire semaines, seront donc très intenses car nous devons très rapidement a) trouver un nouveau logement, b) déménager toutes nos affaires si on réussit à prouver qu'elles nous appartiennent et réenménager et c) trouver un médecin qui pourra suivre Laëtitia sans nous ruiner, vu sa situation. Dans tout les cas,
Nous vous tiendrons bien évidemment au courant de l’avancée de la situation dès qu'on le pourra. En attendant, vous risquez de ne plus avoir de nouvelles de nous pendant quelques semaines.