Présentation des lieux
Le genre d'image qu'on a en tête quand on pense "île du Pacifique". |
Dans nos contrées septentrionales, les îles du Pacifique Sud évoquent un
paradis exotique inatteignable ou presque. Tahiti, Samoa, Fiji sont autant de
noms qui font rêver, sans doute en grande partie par l’action des agences de
publicité et autres professionnels de la vente aux masses. En Nouvelle-Zélande,
ces pays sont beaucoup plus tangibles et servent de refuge contre l’hiver à de
nombreux Kiwis. À l’instar de la petite famille belge lambda qui va se dorer la
pilule dans un all-inclusive à l’hygiène douteuse mais aux tarifs imbattables,
le Néozélandais moyen a de grandes chances d’avoir profité au moins une fois
dans sa vie des promotions Pacific Islands d’Air New Zealand.
Il faut dire que la plupart de ces îles étant à trois ou quatre heures
d’avion, il serait dommage de s’en priver. Cela vaut aussi pour vos bloggeurs
préférés bien sûr, aussi avons-nous succombé aux actions combinées des prix
dérisoires des billets et d’un ras-le-bol de l’hiver doux mais tenace pour nous
exiler une dizaine de jours à Tonga.
Très peu connu des Européens, Tonga est un archipel composé de rien de
moins que 176 îles qui se partagent un peu plus de 100 000 âmes et qui peut se
vanter d’être à la fois le dernier royaume existant du Pacifique et le seul
pays de la région à n’avoir jamais été colonisé par une puissance étrangère.
Arrivée sur place
22 h, heure locale : Notre avion se pose sur le tarmac d’un
microscopique aéroport incrusté dans un océan de cocotiers. Malgré l’heure
tardive, une bouffée de chaleur agréable nous assaille dès l’ouverture des
portes tandis que le chauffeur de l’hôtel nous attend patiemment. Ce qui ne
nous attend pas, par contre, c’est de la nourriture : à cette heure, les
restos les plus proches, si pas tous, sont fermés. Un repas chips une fois de temps
en temps, ça ne fait pas de mal, hein ?
Il nostro alloggio. Ou fale talifononga, si vous préférez. |
Notre hôtel au thème tout à fait local porte le nom de Little Italy,
avec tout plein d’étoiles et différents labels de qualité, mais si on
ramène ça aux standards européens, ça vaudrait trois étoiles en comptant large.
Mais bon, on était relativement confortables et on avait le minimum attendu. On
ne mentionnera pas les murs aussi fins qu’en NZ sans isolation sonore ni les
chiens qui se battent la nuit… ah, trop tard, on a mentionné.
Le petit déjeuner est composé de deux sortes de céréales, deux sortes de
pain, deux sortes de confitures, quelques fruits, de quoi se faire une boisson
chaude, et une partie pour les british avec omelette, jambon et saucisses.
Parfois, des « pancakes » sont ajoutées. Rien de très luxueux par
rapport à l’étoilage, mais en considérant que seuls les fruits ne sont pas
importés, on est bien contents d’avoir tout ça.
On profite du restaurant de l’hôtel pour manger quelques pizzas de
« qualité italienne » cuites au four et avec des légumes en boites
(plus facile pour importer, hein) mais qu’on est bien contents d’avoir en se
rappelant de notre seule expérience néozélandaise en la matière, mélangeant la
sauce barbecue et la « sour cream ».
Découverte des alentours
Il y a pire comme promenade. |
Notre premier tour en ville le lendemain nous permet de découvrir les
particularités de ce petit pays. Premières impressions d’ailleurs pas toujours
agréables : les déchets jalonnent le sol (-> Les Tongans ont toujours eu l’habitude de jeter leurs
déchets par terre, puisque tout était biodégradable… Mais ça, c’était sans
compter sur l’arrivée des missionnaires européens et leurs produits
manufacturés), les chiens errants errent en compagnie des cochons, presque
aussi nombreux et tout aussi errants, ainsi que les voitures qui ne sont pour
la plupart que des épaves sur roues qui se déplacent à une vitesse limacique.
Le palais du Roi n’est pas loin, du moins, l’officiel, celui où il habite
réellement étant quelques kilomètres plus loin et bien moins visible.
Les passants semblent heureux de pouvoir prononcer quelques mots d’anglais
en croisant des étrangers que nous sommes. Les enfants en particuliers sont
tout fous de nous saluer d’un «Hello !» ou d’un saugrenu «Bye !», la
confusion s’expliquant par certaines particularités de la langue tongane qui
veut qu’on se salue différemment si la personne reste ou si elle ne fait que
passer et... ça devient nul ce que j’écris, Mougnou, tu veux bien prendre le
relais, s’il te plaît ? Mougnouuuu ?
- Oui, oui, j’arrive, laisse moi terminer ma noix de coco. Voilà, je suis prête à prendre le relais. |
Bon, on en était où ? Oui, on avait vraiment l’impression
d’être des stars, en même temps, nos visages pâles se remarquaient de loin. 90%
des personnes qu’on croisait nous disaient bonjour, et les enfants nous
testaient pour savoir qui d’entre eux avait raison qu’on devait dire
« Hi » ou « Bye ».
5 Paanga (2 €), ce n'est pas le prix d'une noix de coco. C'est le prix de tout un panier rempli... |
Au menu de la promenade : le « Supermarché Ultramoderne » et
ultracher, comprendre un hangar avec des étagères branlantes remplies de
produits (une marque, deux max, par type de produit) et d’insectes divers, et
le marché traditionnel où il n’est pas rare de voir un commerçant endormi sur
son stand – la mentalité tongane est particulière, on l’expliquera plus tard –
et où on s’est rendus tous les jours pour déguster une noix de coco toute
fraîche, ouverte à la machette et traversée par une paille pour nous donner
accès à l’eau naturellement aromatisée qu’elle contient. C’est un peu leurs
canettes à eux. Et puis quand on a tout bu (un demi-litre, tout de
même !), il suffit de penser à une personne qu’on déteste et fracasser la
noix de coco contre le sol d’un geste brutal, puis manger l’intérieur. On ne
vous cachera pas qu’au bout de la troisième, la chair devient écœurante. Après
avoir tourné en rond pour finalement ne pas trouver l’office du tourisme, on
s’est rendus au café des expats et voyageurs qui remplit le même rôle que le
« point info » mais en arnaquant un peu les gens.