lundi 27 janvier 2014

Le World Buskers Festival

Une fresque en papier collant.
Le festival Namur en Mai n’est certainement pas inconnu de la majorité d’entre vous. Pour ceux qui n’habitent pas la région et qui n’ont jamais fait le déplacement, il s’agit d’une ambiance foraine et festive qui accapare la ville entière pendant un long weekend (qui s’est paradoxalement souvent tenu en juin ces dernières années), le temps pour les artistes de rue d’attirer, emporter, amuser, émerveiller, divertir le public. Les rues piétonnes sont envahies de diseurs de bonne aventure, de prestidigitateurs, d’acrobates, de marionnettistes et d’artistes en tous genres – et aussi de stands de vente divers et d’un monde de fou. Le souci ? Quand, au détour d’une rue, on trouve un attroupement autour d’un fournisseur de divertissement, le plus souvent, on ne voit justement que la foule. Entre les gens qui restent debout, le plus près possible, les enfants portés sur les épaules et le manque de système sonore correct, impossible de capter la moindre once de spectacle. Alors on passe son chemin, espérant en vain tomber sur une autre occasion. Oui, mais il faut regarder l’horaire. Oui, mais il faut arriver à l’avance. Bah, je trouve que le plaisir de Namur en Mai est justement de se promener dans une ville spécialement décorée pour l’occasion et de se laisser surprendre.

Mais quel rapport avec la Nouvelle Zélande ??

J’y viens, j’y viens. *Voix grave, mystérieuse et énigmatique*

Chaque année, ils sont de retour. Chaque année, ils vous mettront la poudre aux yeux, les larmes au rire et le « Oh » à la bouche. Ils vous feront retenir votre souffle devant leurs périlleux exploits ou délier votre diaphragme sous leurs hilarantes blagues. Aujourd’hui encore, ils sont là. Au World Buskers Festival.

Elle est cool, hein, ma bande annonce ??

Bon, voilà, le mot est dit : World Buskers Festival. Kézako ? Zako qu’à Christchurch, à la mi-janvier et pendant dix jours, le parc et quelques autres endroits de la ville sont, à l’instar de Namur en Mai, le théâtre d’un rassemblement fantastique d’artistes de rue venus des quatre coins de la planète. Mais ici, c’est mieux ! Pourquoi ?

Vous n'avez pas pitié du bateau
du Capitaine Cook ?
Primo, ça a lieu principalement dans l’immense espace offert par le Hagley Park. Ça veut dire que même s’il y a énormément de monde, y’a encore plus de place que de gens. Pas besoin de se faufiler dans une foule dense en poussant n’importe qui pour parvenir à atteindre un lieu un quart d’heure trop tard.
Secondo, c’est bien organisé et prévu pour que ça reste agréable pour tout le monde : les spectacles on lieu sur des scènes un peu surélevées et la plupart des visiteurs amènent leur couverture, leurs mini chaises de camping, leurs énormes coussins ou autre et ils s’installent. La plupart des artistes incitent même les réfractaires du fond, ceux qui restent debout en se disant « je vais pas rester longtemps », à se rapprocher et s’installer eux aussi pour ne pas gêner la vue. Bon, il reste toujours les irréductibles énormes poussettes au milieu du bazar.
Tertio, les artistes se produisent chaque jour à des heures différentes, sur des scènes différentes. A l’aide d’un programme bien composé, il est possible de sélectionner ses favoris sur base d’une courte description et d’établir un horaire de manière à les voir tous ou presque – même ceux qui ne sont pas favoris.
Quarto, l’entrée est gratuite. La sortie, par contre, l’est moins. Chaque artiste a sa manière de présenter son speech, souvent avec humour et vers la fin du spectacle, expliquant qu’il vit de cette activité et qu’il a besoin de l’aide du public pour continuer à divertir celui-ci. C’est donc à chacun d’estimer la valeur de ce qu’il a vu, entendu, ressenti, et de faire un don « juste », ou bien de partir s’il pas aimé. Certains ajoutent même que si on n’a pas les moyens, un petit mot ou un « High 5 » à la fin du spectacle fait aussi plaisir en valorisant ce qu’ils font.

Et nous, là dedans ? Eh bien, nous en avons profité deux weekends de suite. La première fois, un peu au petit bonheur la chance : on arrive sur place, chope un programme et s’installe devant une scène. Puis, à la fin de la représentation, on se déplace et s’arrête ailleurs. La deuxième fois, on repère quelques artistes par le bouche-à-oreille et on se dit qu’on peut les choper là à telle heure.

La jonglerie est présente dans 90% des spectacles. La première fois, c’est chouette, fun, parfois impressionnant. Puis, après avoir vu cinq autres faire de même, avouons que ça perd un peu de son prestige à tel point qu’on se dit qu’avec un peu d’entrainement, on en serait capables aussi. Ce qui est probablement vrai, mais pas avec des couteaux enflammés.
Dans tous les spectacles, le public est invité à participer à l’aide de quelques volontaires désignés de manière plus ou moins créative et humoristique. Parfois pour faire les clampins sur scène, parfois pour assister techniquement un acrobate en servant de stabilisateur pour une structure branlante.

Des hommes à tout faire multi-fonctions.
Les Chipolatas sont les premiers à nous avoir séduits. Leur spectacle est fondé sur l’humour et la dérision, avec une bonne dose de compétences multiples qui leur permet d’utiliser de nombreux instruments de musique. Ces gars ont l’air de s’éclater sur scène et transmettent leur bonne humeur au public par quelques clowneries, certaines traditionnelles et d’autres plus originales. Ils nous viennent des UK et font pourtant peu de représentations en Europe. N’hésitez pas à les attraper si vous les voyez un jour passer par la Belgique.


L'attraction terrestre ? C'est quoi ça ?
Reuben Dotdotdot est tout aussi talentueux mais exerce dans un autre domaine. La description du fascicule nous annonce un artiste qui défie la gravité. Et on a vu un artiste qui fait carrément un doigt d’honneur à la gravité. Légèrement contorsionniste sur les bords, avec des muscles fiables malgré les apparences, cet Asiatique se tient à une barre verticale (maintenue en place par quatre inconnus venus du public) par les pieds, les mains, les bras, les jambes… mais un seul à la fois. Il semble souvent scotché à cette fine poutre… jusqu’à ce qu’il se laisse glisser et arrête sa tête à deux centimètres du sol.

Je vais encore vous parler brièvement du Circus No Problem, un couple d’Israéliens « acrobates de tradition familiale dont ils sont la première génération ». Leur finale rattrapait bien toutes les blagues pas toujours politiquement correctes qu’ils ont pu faire et, le plus impressionnant, ce sont les acrobaties en duo que le type fait avec sa fille de… trois ans ? Bon, voilà, je les trouvais bien mais pas géniaux, même si le gars qui a la même bague que moi a beaucoup aimé.

Allez, le dernier, un Kiwi de Christchurch nommé Mr Wizowski qui a mis son diplôme d’avocat de côté, bien rangé dans un tiroir, pour se consacrer au cirque. Il fait plutôt dans l’absurde, avec beaucoup d’humour, et c’était assez drôle.

Acrobatica. Je vous assure qu'au début du spectacle, ils avaient la classe.
Pour ceux que ça intéresse, nous avons aussi vu Meet Pete, Acrobatica, Zane & Degge (NZ’s Got Talent… ça dit tout), Cate Great et des quelques minutes de spectacle de quelques autres.

Donc voilà, comme on n'a pas pu se permettre de dépenser beaucoup, j’ai échangé quelques mots avec ceux que j’ai préférés pour les féliciter, les encourager et les remercier pour le divertissement. Ça fait toujours plaisir, non ? La prochaine fois, on essaiera de prévoir un budget pour ce festival.

Bon, qui vient nous rendre visite l’an prochain en janvier ?


PS : La régie me dit que je dois parler du festival de Chassepierre, qui ressemble plus au BWF et qui est beaucoup plus connu que Namur en mai. Je n'y suis jamais allée et ne le connais que de nom, mais je l'aurai au moins mentionné.


vendredi 24 janvier 2014

Attention, danger de vie

Dans un monde où le danger guette à chaque coin de rue, il est important de bien signaler les endroits à haut risque. Ainsi, un panneau, une pancarte ou une affiche adéquate permet d'indiquer les sites à accès restreint ou de dicter le comportement à adopter en diverses circonstances périlleuses, afin de prévenir tout accident malencontreux.

A Christchurch, certains de ces panneaux peuvent sembler cocasse pour les étrangers non avertis que nous sommes. Rappelons que les mœurs de notre pays d'expatriation diffèrent quelque peu des us et coutumes belges. Les néozélandais sont effets champions dans l'art de réguler le bon fonctionnement de l'ordre civil, donc gare à vous si vous osez enfreindre les directives!

Nous vous proposons dans les quelques paragraphes qui suivent une petite sélection de nos favoris - pour votre plaisir, du moins si vous baragouinez quelques notions d'Englishe - classés en 4 grandes catégories de risque.


1. Les facteurs environnementaux

 La Nouvelle-Zélande est un pays géologiquement et climatiquement très perturbé, aussi ses résidents savent-ils discerner les embûches tendues par mère Nature et adopter les bons comportements de survie. 


Ce panneau existe en 8.254.859.657
exemplaires, rien qu'à Christchurch.
...en tout cas pas sans tout le reste du bâtiment.








 2. La golf-mania

Outre le rugby et le cricket, le néozélandais moyen adore le golf (un certain Benoît H. devrait sans aucun doute y trouver son bonheur), à tel point qu'on ne compte plus les endroits dédiés à cette activité, que ce soit à l'orée d'un parc, derrière l'aéroport ou en plein cœur d'un centre résidentiel pour retraités trop riches.

Les golfeurs d'ici doivent suivre
un entraînement équivalent à
celui
de nos paracommandos.
Sans ce panneau, la ville grouillerait de
chiens enragés, dont les maîtres feraient du
golf sur les trottoirs en se tenant A DROITE.


3. Les dangers de la circulation

Votre maman vous l'a sans doute assez répété depuis que vous êtes en âge de traverser une rue (la mienne en tout cas ne se gênait pas, mais en même temps elle n'a guère changé depuis) : s'il y a bien  une chose dont il faut se méfier quand on est de sortie, c'est la circulation. En général, on parle plutôt des voitures et autres véhicules motorisés sillonnant les routes macadamisées, mais les accidents les plus sournois sont causés par des engins bien plus imposants.

Voiturettes de golf également
admises sur autorisation spéciale.
Les barrières et les feux de signalisation,
ça coûte trop cher. Oui, même si c'est une
route principale.


4. Les pièges à con

Parce qu'il y aura toujours des branquignolles* pour se planter là où planter se peut...

Le personnage s'en est tiré mais est handicapé à vie.
Ca c'est moi qui l'ai dessiné.
Du grand art n'est-ce pas?




* Avant que vous ne nous fassiez la remarque : nous ne nous excluons aucunement de cette catégorie de personnes.


mardi 21 janvier 2014

Les tremblements de terre de 2010 - 2011


A Christchurch, il existe peu de conversations d’où le mot « earthquake » est absent. J’imagine que l’occurrence de celui-ci dans les discussions quotidiennes a fortement augmenté depuis ce triste jour du 22 février 2011.

Même si nous n’y étions pas, nous remarquons tous les jours que cette catastrophe a changé la vie de la ville et de ses habitants, les marquant à tout jamais. Par des bribes de souvenirs relatés avec émotion par plusieurs personnes différentes, par une marche à travers le centre-ville dévasté, cette tragédie est encore malheureusement d’actualité.

Retraçons les faits : un premier séisme de magnitude 7.1 a touché la « Garden City » en septembre 2010, occasionnant des dégâts importants à de nombreux bâtiments et ne causant aucun décès – c’est peut-être pour ça que la presse ne s’y est pas intéressée. Un second de magnitude 6.3 a suivi cinq mois plus tard, donnant le coup de grâce à la ville déjà affaiblie et prenant la 4eplace des évènements les plus meurtriers de Nouvelle Zélande. De nombreuses répliques plus ou moins fortes se sont fait ressentir entre-temps et même pendant plus d’un an. Conséquences générales : énormément d’emplois perdus et beaucoup d’habitants quittant la ville.

185 chaises pour 185 morts. Impossible de rester
stoïque face à ça.

Lors d’un séisme majeur tel que ceux-ci, un phénomène de liquéfaction du sol peut se produire : le sable contenu dans la terre remonte avec l’eau sous l’effet de l’ondulation de la croute terrestre, produisant en surface une texture similaire à des sables mouvants. Certaines personnes nous ainsi ont rapporté avoir dû conduire jusque chez eux par de multiples déviations, sans rien y voir sur une route fractionnée et submergée, se demandant dans quel état ils retrouveraient leur maison. Rapidement, tout un quartier particulièrement touché par les inondations et vieux de moins de dix ans, qui n’aurait jamais dû être construit à cause de sa proximité avec les marais, a été totalement abandonné pour devenir un village fantôme empreint de désolation.

Pendant de longs jours et de longues semaines en fonction des quartiers, l’approvisionnement d’eau et d’électricité ont été interrompus, de même que l’approvisionnement des magasins. L’achat de nourriture et de pétrole a dû être rationné, comme en temps de guerre. Le centre-ville a été fermé et appelé « Red zone » : pendant plusieurs mois, seuls les travailleurs de la démolition et le bus touristique y étaient admis. Cette aire interdite s’est progressivement réduite pour n’être aujourd’hui qu’un mauvais souvenir laissant place à la « Rebuild Zone ». Je vais arrêter ici le tableau désastreux, je ne voudrais pas miner votre journée. Juste ajouter que 60% des bâtiments ont été ou seront détruits et que le temps nécessaire à la reconstruction a été estimé de 5 à 15 ans. Les assurances ne réagissent pas toujours vite et la main-d’œuvre n’est pas illimitée. A mon avis, au vu de la situation actuelle, ce sera plutôt 15.

Le Palet Pavilion, pour vous servir.
Venons-en donc à la partie intéressante de cet article sur cette ville, qui fut autrefois très jolie selon les dires des gens qui l’ont connue ainsi. Mis à part les chantiers disséminés aux quatre coins de chaque rue, que peut-on voir aujourd’hui comme conséquences de ce triste évènement de l’histoire ?

Nous vous avons déjà montré, dans un article précédent, le Re:start mall, centre commercial coloré et plein d’espoir (et de boutiques de luxes) entièrement fait de conteneurs de bateau. Nous allons maintenant vous proposer d’autres produits de la créativité locale en réponse à cette fatalité de 2011.

Le Pallet Pavilion est un lieu communautaire peu banal qui peut tant vous approvisionner en boissons le temps de rencontrer des potes qu’accueillir divers types d’évènements. Il est en réalité fait de palettes usagées peintes en bleu sur lesquelles sont inscrits le nom des donateurs qui ont permis sa construction et son maintien. Il a été érigé fin 2012 par des professionnels et des bénévoles. Un véritable travail d’équipe à partir de dons de matériel, d’argent, de temps et de compétences.

La Cardboard Cathedral a quand
même de la gueule, hein?
A la place d’une église qui n’est plus se trouvent désormais 185 chaises vides, représentant chaque vie perdue lors du séisme. Toutes sont différentes pour marquer l’individualité de chaque personne et peintes deux fois en blanc, à la main, en mémoire des défunts. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, quiconque est explicitement invité à s’asseoir sur l’une d’elles et y passer le temps qu’il désire.
En face de cet espace se trouve la Cathédrale en carton, qui perpétue les offices de l’ancienne Eglise Baptiste d’Oxford Terrace. De l’extérieur, elle parait sobre et fragile, on se demande si elle ne cèderait pas face à une tempête. Elle est pourtant et évidemment faite de matériaux solides prévus pour résister environ cinquante ans, mais l’intérieur est décoré en utilisant principalement du carton en spirale, un peu comme des rouleaux de papier toilette mais en géant et quand même plus solide. C’est franchement joli et original. 

Une exposition temporaire intitulée « 37 secondes », durée des fatales secousses, a été présentée au Canterbury Musem. 37 personnes photographiées pendant 37 secondes ont raconté en 37 mots leurs pensées et souvenirs du moment où le tremblement de terre a frappé. On en est ressortis tout secoués.



Voici deux liens vers d’autres articles qui parlent du même sujet.






jeudi 16 janvier 2014

Sun of a beach !

Waimairi beach au près et les montagnes au loin.
On l’aurait parié :
Qui dit décembre dit été,
Avec son soleil éclatant
Sur fond de ciel bleu
Moucheté de nuages blancs.
Que demander de mieux ?

Comme vous avez pu le remarquer et malgré le vent qui sévit régulièrement dans nos contrées, la clémente météo (taisons les pluies qui ont sévi quand tout le monde était en congé) et la dose de luminosité que nous accorde ce pays me mettent d’humeur poétique !

Après une descente dangereuse, nous serons à la plage
de Waimairi !
Imaginez-vous à notre place. Oui, c’est cruel, mais faites un effort ! Que feriez-vous donc avec un temps pareil ? Aller à la plage, pardi !

Question plages, ici, on a le choix. On fait dix à quinze kilomètres globalement vers l’est et on y est. Ça parait simple comme ça, mais à vélo, ça prend un peu plus de temps, surtout avec le vent dans la tronche qui, dans ce cas, n’est pas chaud sinon il viendrait de l’autre côté, et le soleil qui brule les quelques centimètres de peau oubliés lors du tartinage de crème solaire. Vous avez l’habitude de vous en mettre sur les oreilles, vous ?

Tout ça pour dire que OUI, nous avons été à la plage ! Deux fois !


Ça fait pas sauvage, tout ça ?
La première, c’était à Waimairi beach, près de New Brighton. On laisse les vélos près de quelques habitations pour emprunter un sentier terreux qui sinue dans les hautes herbes et autres buissons. Arrivés en haut de la butte, nous pouvons apercevoir le bord de l’Océan Pacifique flanqué d’une plage de sable fin aux allures sauvages survolée d’une fine bruine issue des vagues. Quelques branches mortes parasitées de divers coquillages ont été transportées par la masse aquatique jusqu’à s’échouer sur cette portion de côte néozélandaise. Pour compléter ce paysage, quelques sportifs exécutent leur course du samedi, quelques maitres promènent leur chien, quelques inconscients se dorent la pilule en plein midi. On est bien loin d’Ostende, de ses maitres nageurs et de ses drapeaux à bien mémoriser pour éviter de perdre papa et maman parmi les centaines de touristes installés sur une plage bordée de commerces aux activités très lucratives de par des prix exorbitants.

Arrivée royale à la plage de Sumner.
A notre tour, on s’installe et on sort notre petit pique-nique fait de tartines grillées ramollies, de confiture de fraise et de quelques fruits, à déguster en observant ce tableau digne des plus grands peintres*. C’est alors que j’ai découvert une nouvelle activité qui a été rapidement promue au statut de « mon activité préférée à la plage » : regarder les surfers se planter et une ribambelle de bambins en apprentissage galérer pour amener leur planche de surf jusqu’au premières vagues en contact avec la terre ferme. A peine le temps de profiter de ce petit plaisir qu’il est temps de repartir pour éviter de se métamorphoser en crevette carbonisée.

Nooooon ! Pas les
coquillaaaaaages !
Quelques semaines plus tard, en route pour Sumner ! Le but principal était de passer une journée à fainéanter chez une amie à Marta mais évidemment, nous n’allions pas nous priver de la plage, ne serait-ce que dix minutes. Celle-ci semble plus touristique, plus aménagée, plus encombrée de gamins qui font des chateaux de sable ou ramassent des coqui… ha non, ils ne peuvent pas ! SURTOUT ne pas ramasser les coquillages !!! La force du vent et le sable ainsi soulevé jusque dans nos yeux et nos oreilles nous forcent, c’est le cas de le dire, à rebrousser chemin. Oh, on voit South New Brighton à l’horizon, au-delà de l’étendue bleutée.
Lors de notre petit tour à pieds dans ce charmant village aux allures de vacances, nous avons vu une petite zone de rencontre : un mini parc à skateboard voisin d’une aire de pique-nique, sur laquelle se trouvait une armoire vitrée accessible à tous, là, comme ça, en plein milieu, dans laquelle se trouvaient des dizaines de livres, avec l’autorisation de se servir à condition de remplacer chaque objet pris par un autre.

Un dossier arrivera bientôt sur Flickr avec un peu plus de photos mais pas tant que ça.


*Oui, j’avoue, j’ai rapidement cherché des peintres ayant peint des plages mais n’ai rien trouvé de satisfaisant à mon gout.

dimanche 12 janvier 2014

Nos formidables fêtes de fin d'années

On l'a eue notre bûche de Noël!
En plein été, à plus de 18.000 km de nos familles, difficile de totalement s’immerger dans l’ambiance des fêtes de fin d’années. Les maigres décorations de Noël fleurissant çà et là ne font qu’accroître l’impression d’irréalité qui s’est emparée de nous dans les premières semaines de décembre.

Heureusement pour nous, nous ne sommes pas seuls face à cette situation perturbante. Nos amis des continents européen et nord-américain éprouvent un sentiment similaire, aussi pouvons-nous nous rassurer en passant quelques heures en leur compagnie et en évoquant les traditions de nos pays respectifs.

Nos anciens colocataires ont ainsi partagé avec nous une dinde de Noël et des anecdotes sur l’hiver canadien, tandis que nous leur faisions découvrir une bûche bien belge au moka. Quand on ne peut pas profiter de celle de Mamy, il faut bien la faire soi-même ! Pour l'anecdote et contre toute attente, la petite de deux ans a terminé sa part, ce qui a engendré un comportement assez "caféiné" tout au long de la soirée. 

Marta, cette fameuse Hongroise dont on vous parle tant, dans sa grande empathie, a voulu nous sauver du sentiment d’éloignement qui gagne la plupart des expatriés pendant cette période, en nous invitant chez elle pour un barbecue de Noël aux brochettes bien cuites. Ledit barbecue fut certes quelque peu perturbé par une pluie abondante, mais c’est la preuve que la Belgique voulait elle aussi nous faire un cadeau de Noël en nous offrant un peu de son temps. Une semaine plus tard, notre amie nous a fait manger un plat hongrois à base de lentilles pour devenir beaux et riches en 2014.


Ces quidams sont réellement
émerveillés par le feu d'artifice.
Pour une raison de fuseaux horaires, la Nouvelle-Zélande  est un des premiers pays à rentrer dans la nouvelle année, caractéristique qu'elle partage chaque année avec une série d’îles du Pacifique. Les réjouissances du Nouvel An ont été fêtées chez nous en un petit comité composé, outre nous deux, de Marta et d’un ami kiwo-néerlandais. Nous ne voulions pas manquer le feu d’artifice tiré depuis le Hagley Park, beaucoup plus proche de chez nous depuis notre déménagement. Sur place, l’ambiance est non-fumeuse et non-alcoolique, puisque les autorités christchurchiennes l’ont décidé (Condition of entry : this is an alcohol and smokefree event); apparemment ce genre d’interdiction lors des grands évènements est chose courante dans ce pays. Des agents de sécurité vérifient rapidement les sacs, sur une simple table facile à éviter, avant de nous laisser entrer dans la zone festive où un concert fait patienter les passagers à destination de l'année suivante. Le fameux compte à rebours est lancé, et à minuit pile, les fusées sont lancées, un début sympa, qui laisse présager une suite bien sympathique. Ah non, ce n’était pas le début, c’était tout le feu d’artifice. Trois minutes exactement. J'étais à peine en train de faire joujou avec mon appareil photo, voulant immortaliser quelques explosions avant de profiter du spectacle. Sauf que du coup, je n'ai pas eu le temps de voir grand chose. Et les applaudissements fusent, les spectateurs semblent ravis. Bon, de toute évidence, la Nouvelle-Zélande n’est pas le pays du feu d’artifice.

Bonne année quand même hein !





jeudi 9 janvier 2014

Akaroa : une enclave touristique pseudo-française en Nouvelle-Zélande

Vive la Fr... eeuh??!
En 1838, un capitaine de baleinier français décide de fonder une colonie en Nouvelle-Zélande, la chasse à la baleine y étant très prometteuse. Pour une somme dérisoire, il achète à un chef Maori la proéminence connue sous le nom de Péninsule de Banks et retourne dans son pays natal afin de faire un peu de pub et attirer de potentiels émigrants. Après tout, une colonie, c’est bien moins fun quand on est tout seul. C’est ainsi qu’une soixantaine de Français débarquent un beau matin d’août 1840 (à vrai dire, il devait faire plutôt froid puisque c’était l’hiver dans l’hémisphère Sud), uniquement pour découvrir que les Britanniques les avaient bien couillonnés : ceux-ci avaient entretemps pris possession de la totalité de la Nouvelle-Zélande. Les Anglais, bons princes, leurs permirent quand même de rester et de s’installer dans le petit village portuaire d’Akaroa.

Aujourd’hui, le village garde des influences de cette foireuse tentative colonisatrice, et le tourisme a fait le reste : personne n’y parle la langue de Montpassant mais on fait semblant, ce qui nous donne des noms de rues en Français et d'autres incongruités linguistiques tel que la station-service locale sobrement dénommée « l’essence ».

Ceci est le chemin le plus direct
qui mène à Akaroa.
A l’instar de la French bourgade, la route qui relie Christchurch à Akaroa est particulièrement folklorique. En effet, les tournants s’enchainent et serpentent selon des courbures parfois bien serrées et offrent de beaux angles morts comme on n’en fait plus. Par bonheur, les gentils Néozélandais ont pris la peine d’installer des panneaux vous conseillant la vitesse optimale pour les négocier. Le degré de difficulté augmente au fur et à mesure, la sensation d’être dans un jeu vidéo est donc totale. A vrai dire, il ne manquait plus que les notes de Gran Turismo en musique de fond. Nous franchissons fort heureusement tous les niveaux avec succès :

Niveau 1 : Quelques tournants indiqués à 75km/h.
Transition entre le level 1 et le level 2.
Niveau 2 : Quand vous avez compris le truc, la vitesse se dégrade progressivement jusqu’à atteindre 25 km/h.
Niveau 3 : Sur certaines portions, vous êtes prévenus qu’il y a beaucoup de tournants mais démerdez-vous pour estimer la vitesse à laquelle vous devez les passer.
Niveau 4 : Ça monte, la voiture passe le long de la falaise, sans garde-fous.
Niveau 5 : En plus de tout ça, on croise des voitures qui vont en sens inverse.
Niveau 6 : Au retour, le soleil en pleine face corse les choses dans certains tournants.
Niveau 7 : Ajout d’une Mougnou dont l’estomac est de mauvaise humeur. 

Si cette photo ne vous donne pas envie de nous
rejoindre, on ne peut plus rien faire pour vous.
La récompense de tous ces efforts est un paysage à couper le souffle et la satisfaction d’avoir maîtrisé une des routes les plus difficiles du pays pour atteindre Akaroa sains et saufs. Enfin, en tout cas saufs.

Le hameau est de taille modeste mais très pittoresque. Se balader le long de la mer nous permet d’apprécier la beauté de l’endroit et les différents monuments dédiés soit à l’héritage français du site, soit aux dauphins d’Hector. Ces petits delphinidés ne vivent qu’en Nouvelle-Zélande et Akaroa est un des seuls lieux qui permettent de les observer dans leur milieu naturel et même d’aller se baigner avec eux. D’ailleurs, c’est la raison principale qui nous amène ici.  

En voilà un qui approuve la vie à la Néozélandaise.
La déception est donc grande quand, voulant nous inscrire pour la nage avec les dauphins, nous apprenons que l’océan, en apparence calme dans la crique, est très agité dès qu’on s’éloigne du port. On nous conseille donc, si nous ne sommes pas des nageurs chevronnés, de revenir quand les conditions seront plus favorables. Vu d’ici, le temps semble pourtant idéal : soleil, 27°C, pas trop de vent. Après avoir demandé l’avis de trois personnes, nous décidons finalement de ne faire que la petite croisière en tant que spectateurs, et nous ne le regrettons pas : dans un décor naturel de rêve, les dauphins d’Hector élèvent tranquillement leurs bébés, les manchots pygmées prennent des cours de plongée dans des grottes marines et les otaries se dorent la pilule sur les falaises.

Après toutes ces émotions, place à encore plus d’émotions, puisque nous devons bien rentrer à Christchurch et que la route n’a pas décidé d’être plus droite dans le sens inverse. Nous reviendrons à Akaroa très prochainement, et cette fois nous nagerons avec les dauphins !

Pour ceux qui veulent découvrir les autres photos, ça se passe sur Flickr en cliquant sur l'image ci-dessous!

Suivez ces dauphins pour découvrir toutes les photos d'Akaroa!
Suivez ces dauphins afin de découvrir
toutes les photos de notre trip à Akaroa!

dimanche 5 janvier 2014

Consignes pour les voyageurs, deuxième partie

Vous avez loupé la première partie de l'article ? C'est par ici !

* Les activités *

Les classiques Botanic Garden et Canterbury Museum sont accessibles gratuitement et une petite balade en ces lieux vaut toujours la peine. Il faut avouer qu’après y être passé plus de quatre fois, ça commence à devenir ennuyeux, mais rien ne vous empêche d’y aller sans nous à un moment où nous sommes occupés, c’est à moins de 3 km de la maison ! Dans la foulée, n’oubliez pas de faire un tour dans le centre ville, où les conséquences des tremblements de terre sont encore très visibles. Une expérience particulière à vivre.
Deux attractions  populaires sont l’Air Force Museum et l’Antarctic Centre.
On peut aussi visiter une réserve ou un parc animalier, aller à la plage ou faire les magasins sans quitter la ville.

Il y a de grandes chances que nous allions à l’une ou l’autre soirée jeux de société avec nos amis alors que nous avons quelqu’un en séjour chez nous. Nos visiteurs sont évidemment les bienvenus et très encouragés à y participer.

Si on veut prendre la voiture, voire réserver des chambres d’hôtel, quelques villes aux alentours offrent des attractions intéressantes : Arthur’s Pass et les Alpes du Sud, Dunedin et l’usine à chocolat Cadbury, Queenstown et ses sports extrêmes, Hanmer Springs et ses sources thermales, Kaikoura et Akaroa et leurs dauphins… Il y a de quoi faire ! Sans parler de tous ces lieux magnifiques où il est possible de randonner avec plus ou moins de difficultés.

On pourrait éventuellement visiter l’île du nord mais cela demanderait un peu plus d’organisation et de plus larges moyens financiers. Bref, après nous avoir communiqué vos dates d’arrivée et de départ, pensez à nous communiquer les activités qui vous intéresseraient. Ne vous attendez toutefois pas à ce que nous vous accompagnions tous les jours, nous devons aussi travailler… malheureusement…

* Le vol *

Vous avez besoin d’un passeport valide pour pouvoir prendre l’avion et entrer sur le territoire néozélandais, qui vous autorise à y rester 3 mois. Si vous n’en avez pas encore ou si le vôtre expire avant la fin de votre voyage, allez en réclamer un nouveau à la commune. Ça peut prendre quelques semaines pour l’obtenir et votre portefeuille sera allégé d'environ 90 € (en Belgique).

Il y a principalement deux compagnies qui relient la Belgique à Christchurch : Singapore Airlines et Emirats. Le plus facile est de démarrer de Francfort, qui est légèrement moins loin. Et croyez-nous, si vous pouvez épargner une heure de vol, vous allez vouloir le faire.
Il faut compter environ 1300€ par personne pour l’aller-retour. Prenez le temps de comparer plusieurs mois à l’avance les différentes options qui s’offrent à vous sur Internet et en agence de voyage, cette dernière option étant souvent plus onéreuse.

Prévoyez de quoi vous occuper dans l’avion, bien que le temps finisse par passer de toute façon. Certains seront étonnés que ça passe si vite tellement ils seront absorbés par l’observation des paysages à travers le hublot et la surveillance de chaque kilomètre de l’itinéraire parcouru sur l’écran.

Finalement, ne vous tracassez pas trop à l’idée de traverser une telle distance par les airs : quand on est dedans, c’est presque comme si on était en train. On ne se rend pas vraiment compte qu’on est en réalité à une bonne dizaine de kilomètres du sol.

Si les souriantes hôtesses vous proposent une pomme ou du pain, n’acceptez surtout pas ! C’est le diable en personne ! Ou, plus sérieusement, évitez de placer de la nourriture non emballée industriellement dans votre bagage à main. Il y a un risque d’oubli qui peut valoir une amende à la douane néozélandaise si vous ne déclarez pas la nourriture que vous transportez - les Kiwis ne rigolent vraiment pas avec la biosécurité -  et, surtout, les chiens peuvent sentir qu’il y a eu de la nourriture là où elle a disparu. Ce conseil vous évitera donc de vous faire fouiller inutilement. 

* L’organisation temporelle *

Vous êtes nombreux à penser, vouloir ou planifier de venir nous rendre visite. C’est l’occasion rêvée de traverser la Terre pour atterrir dans un pays isolé où vous n’auriez peut-être jamais pensé mettre les pieds dans d’autres circonstances. N’hésitez donc pas, vous épargnerez en plus l’hôtel !

Si on fait le compte, il faut :
-          2 jours d’avion aller ;
-          2 jours de décalage horaire ;
-          Un certain temps sur place ;
-          2 jours d’avion retour ;
-          2 jours de décalage horaire en Belgique.

Prévoyez donc de prendre au moins trois semaines de congé, voire plus. Ça ne vaudrait pas la peine de venir si on n’a pas le temps de visiter quoi que ce soit. Bon, non, je retire cette dernière phrase car ça reviendrait à dire que nous ne valons pas la peine d'être passé du temps avec.

Nous devons vous mettre en garde.
Par contre, la plupart d’entre vous comptent « attendre d’avoir les sous » ou les congés pour pouvoir venir. Jamais nous ne nous permettrions de mettre en cause le bien-fondé de ces déclarations. Cependant, il est de notre devoir de vous mettre en garde. Nous ne resterons probablement que trois ans, soit un peu plus d’un millier de jours. Une bonne centaine d’entre eux sont déjà passés, ça fait quand même presque un dixième de notre séjour, même si c’est déprimant à dire.
Où nous voulons en venir ? A vous faire réagir et planifier réellement votre venue. Plusieurs personnes comptent venir en décembre prochain et ils sembleraient qu’elles seraient les premières. Ce qui voudrait dire que nos visiteurs se rassembleront sur moins de deux ans au lieu de s’étaler sur trois. Et je ne vous parle pas des hivers, qui sont à éviter si vous ne voulez pas porter un bonnet et des gants dans la maison…

Nous avons déjà de la visite prévue en décembre 2014, oubliez donc ces dates-là. Et si plus de deux personnes veulent venir en même temps, certains devront passer par la case motel.

Nous déclarons les réservations ouvertes !