Deux parcs
animaliers se partagent la vedette à Christchurch. Le dénommé Orana Wildlife
Park ayant fait l’objet d’un article précédent, nous vous présentons le second
dans les lignes qui suivent. Attention, faites un accueil du tonnerre au
Willowbank Wildlife Reseeeeeeerve !
On progresse à travers le parc sur ce genre de sentier. |
Le concept de
Willowbank diffère suffisamment de celui de son concurrent que pour justifier
de s’y rendre aussi, pour peu qu’on s’intéresse un minimum à la faune. Il
s’agit ici de présenter exclusivement les animaux vivant en Nouvelle-Zélande,
qu’ils soient endémiques ou qu’ils aient été importés – ne faisons pas la fine
bouche ! Nous y débarquons donc par une belle matinée automnale de mars.
Hé oui, dit comme ça, ça fait bizarre.
L’ambiance de ce
parc s’avère bien particulière et agréable : nous nous baladons au gré du
chemin, tantôt sentier, tantôt ponton en bois, qui s’enfonce tour à tour dans
un marécage, une végétation plus ou moins touffue ou encore une cour de ferme.
Si quelques animaux voient effectivement leur liberté limitée à une grande
cage, la plupart d’entre eux sont cependant libres et côtoient d’autres espèces
dans de vastes espaces où les visiteurs peuvent entrer pour s’approcher d’eux,
et même de très près. Il est même possible d’acheter un peu de piment pour
donner un peu de nourriture pour animaux à votre aventure.
Les animaux
endémiques
Ne nous voilons
pas la face : quand on parle d’animaux endémiques, on parle surtout
d’oiseaux endémiques. En effet, les seuls mammifères à être néo-zélandais
depuis le début sont deux espèces de chauve-souris. C’est tout. Oui, vous avez
bien lu. C’est tout. La plupart d’entre eux sont
fragiles et protégés, leur survie sur cette île reculée étant uniquement due à
l’absence de prédateurs. Nous vous présentons donc ici les « Big
five » de la NZ.
Tu as ton rat ? Tu as ta rate ? Bon, on va chercher un autre jeu de mot. |
Le Tuatara – Si la plupart d’entre vous
l’appelleraient simplement « lézard », il s’agit en réalité du
dernier représentant d’une branche de reptiles très représentée à l’époque des
dinosaures. Malheureusement, tous ses cousins ont été portés disparus il y a
environ 60 millions d’années.
Le Kaka – Cousin d’un fauteur de troubles
montagnard décrit plus bas, ce perroquet brun au bec aussi crochu que le nez
d’une sorcière vit dans les forêts néozélandaises, particulièrement sur les
îles satellites du pays.
Le Takahe – Cet oiseau coloré qui ne vole
pas est un survivor : on a beau le chasser, détruire son habitat et voler
sa nourriture, il est s’est accroché à la vie jusqu’à devenir une espèce
protégée. Il est ainsi devenu aussi la mascotte du parc animalier. On l’a
pourtant cru éteint pendant un long moment, avant de le redécouvrir en 1948.
Vous le voyez via Internet, c'est donc un e-kea. |
Le Kea – Comme il
est mignon, cet oiseau ! Il n’a même pas peur, il vient vraiment tout
près ! Les deux phrases précédentes sont les pensées de nombreux voyageurs
avant qu’ils se rendent compte que leurs chaussures, leur tente, leur sac, les
pneus de la voiture ainsi que d’autres effets personnels auront été déchiquetés
par ces désormais « sales bestioles ». Il est en effet curieux et voit tout ce qu'il trouve comme de la nourriture potentielle.
Le Kiwi – La star
internationale, c’est lui. Une boule de plumes nocturne, inutile et fragile,
qui ne vole pas et qui peut être tuée par un coup de tête joueur de la part
d’un chien. Mais il a la classe, et ça, c’est indéniable ! Sachant que 95%
des kiwis meurent dans leur première année, le parc met un point d’honneur à
organiser une récolte d’œufs de Pâques de kiwis pour assurer leur
sécurité et relâcher les individus dans la nature une fois suffisamment grands
et forts… en tout cas, le plus qu’ils peuvent l’être.
Les animaux
importés
A votre grande
surprise, les animaux de cette catégorie sont bien plus nombreux et ont
malheureusement souvent causé de nombreux dégâts environnementaux. Bon,
sérieusement, si vous êtes surpris, c’est que vous n’avez pas bien lu le
paragraphe précédent. On vous pardonnera. Nous vous raconterons dans les
paragraphes qui suivent quelques perles de la stupidité humaine.
Quand on ne fait
pas attention et/ou qu’on est rebelle, on passe par la dernière étape en
premier : les poissons. Willowbanks nous offre l’opportunité unique
d’observer la vie passionnante des truites et des saumons à travers une vitre
d’aquarium judicieusement placée sous un petit étang. Bon, des poissons, quoi.
On continue donc notre chemin. « Oh, et ces poissons-là, c’est de quelle
espèce mon chéri ? ». Euuuh, là, c’est le haut du même bassin
qu’avant…
C'est paradoxal, mais ses poils sont à la fois doux et rêches. |
Les wallabys, dont on ne sait pas trop pourquoi ils sont là, auront droit à une considération particulière de la part de Laëtitia, qui se met en mode lagénorhynque. « Ooooh ils sont mignooooons. J’en veux uuuuun ! ». L’un d’eux sort de sa zone « anti-touristes » et on peut le caresser !
Au courant du 19e
siècle, de nombreux colons bourgeois en manque de sport s’ennuyaient à mourir.
Pas que la Nouvelle-Zélande offre de quoi marcher et courir dans de magnifiques
paysages, mais on s’en lasse vite, vous savez. Ils ont donc eu la brillante
idée d’introduire des daims afin de pouvoir s’adonner à la chasse. L’absence de
prédateurs a conduit les pauvres bêtes qui n’ont rien demandé à se reproduire
de manière incontrôlée et incontrôlable, empiétant sur les ressources
alimentaires des oiseaux locaux. Ironie de l’histoire, on a fini par devoir
payer des chasseurs professionnels pour en abattre le plus possible.
Rien à voir, mais ce canard qui s'est baigné dans l'eau stagnante a trop la classe ! |
Une autre espèce,
qui porte plus lourdement la responsabilité des dégâts écologiques, est le
possum – à ne pas confondre avec l’opossum. Vers 1850, les colons (encore
eux !) introduisent ce petit animal du sous-ordre des phalangeriformes (on
sait bien, vous vous en fichez) afin de commencer une industrie de fourrure.
Comme à l’accoutumée, leur taux de réplication face à l’absence d’ennemis est
incontrôlable. Bah oui, les oiseaux et les lézards, ça n’impressionne personne. Une centaine d’années plus tard, le possum
avait colonisé les deux îles, prenant lui-même la position vacante de
prédateur. En 1980, plus de 60 millions de ces bêtes mangeaient la nourriture
de ces mignons kiwis, si pas les kiwis eux-mêmes, et propageaient diverses
maladies. Heureusement, grâce à des campagnes d’éradication régulières et aux
automobilistes qui sont encouragés à se servir de ces pauvres bestioles comme
dos-d’âne, ce nombre a pu être diminué de moitié. Oh, et vous savez quoi ?
Chez les voisins australiens, c’est une espèce protégée !
Jugez par vous-mêmes. |
Une partie à ne
pas manquer est la ferme traditionnelle, où poules, coqs, paons et autres
volailles gambadent en liberté parmi les visiteurs et dans les enclos des ânes,
cochons, moutons, chèvres et autres bêêhêêtes. Outres les grands classiques,
quelques espèces intéressantes peuvent être observées : les lamas se révèlent
très affectueux après avoir été motivés par quelques pelets de nourriture et ce
gros cochon noir immonde a été sauvé de la quasi extinction par Willowbanks.
Hum, pas sûr que c’était une bonne idée vu leur tronche !
-
Dis,
tu crois que ça crache pour de vrai, les lamas ?
*pffffft sur les touristes* *ahahaha*
-
Oh,
y’a des gens près des lamas, attends, j’essaie encore : dis, tu crois que
ça crache pour de vrai, les lamas ?
Cet animal aux longs poils a un appétit remarquable. Et à droite, il y a un lama ! |
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