samedi 22 novembre 2014

10 choses que vous ne saviez pas sur les Néo-Zélandais

Il faut bien un titre accrocheur dans l'air du temps pour cet article qui se veut caricatural avec un fond de réalité. Après des mois à côtoyer les habitants de cette ile du bout du monde, nous pouvons dresser un portrait de la culture, du mode de vie, de la mentalité et du caractère néo-zélandais, basé sur nos observations, nos expériences, et quelques récits d’autres personnes qui ont confirmé nos impressions. C’est parti !

Pourquoi Zalando n’existe pas en NZ

Il arrive régulièrement de croiser, dans la rue ou au centre commercial, des locaux qui ne se sont pas encombrés de chaussures. En toute saison et à toute heure, été comme hiver, de jour comme de nuit, ces gens qu’on serait tentés d’appeler « énergumènes », se promènent sur tous types de sol à pieds nus ou en « jandals » (pour « Japanese sandals »), ce qu’on appelle chez nous (et chez les Australiens) des tongs. Tellement que cet accessoire fait partie de la panoplie de symboles de la Nouvelle-Zélande.

Des businessmen dans l’âme

Les Kiwis sont généralement des gens très honnêtes, trop, même. Ainsi, comme vous avez pu en avoir un avant-gout dans notre article sur les garage sale, il arrive régulièrement que, dans un élan de générosité, ils négocient en leur défaveur, diminuant spontanément un prix qui nous arrangeait pourtant déjà, ou ajoutant un objet gratuit dans la transaction. Qui refuserait ?
Mais voilà, l’autre extrême existe aussi, en minorité. Celle qui fera tout pour se procurer des objets d’occasion à prix ultracassés (voire sans prix parce que volés), puis les revendra à un prix plus élevé que celui du même objet neuf. Le tout, c’est de les repérer et soigneusement les éviter. Et généralement, la communauté Facebook tout entière se soulève et dénonce le malhonnête lorsque ça arrive.

Exemplaires de jeux néo-zélandais
100% NZ owned and operated

Le titre de ce paragraphe correspond à un label qu'on trouve, bien en évidence, sur toute communication de la part des sociétés locales. Leurs gérants aiment se démarquer en clamant haut et fort qu'ils n'ont rien à voir avec une quelconque multinationale, et que l'argent gagné restera en Nouvelle-Zélande, assurant ainsi que les diverses taxes serviront le pays.

Cette volonté de mettre en avant le travail et l'économie kiwis trouve généralement un écho chez les clients, qui privilégieront spontanément les produits de chez eux. Le vice est poussé jusqu'à soutenir de mauvais jeux de société lancés sur Kickstarter, juste pour encourager ses compatriotes. Véridique.



Je grignoterais bien encore un peu ? Non, je ne peux pas
lui ôter le plaisir de tondre sa part. Allez, un peu.
Oh, et puis, je ne vais quand même pas le faire pour lui !
Plus verte chez le voisin

Tondre sa pelouse est ici élevé au rang de hobby, aux côtés de diverses choses agréables à faire, dont probablement « contempler pendant des heures sa belle pelouse bien égalisée ». Pour preuve, dès que le moindre rayon de soleil se pointe, il est impossible de passer une journée sans entendre une tondeuse gronder dans le voisinage. Il nous a aussi été donné de voir quelqu’un finir aux ciseaux le bord de la pelouse devant sa maison. Ce n’est donc pas une légende ! Quand ils passent chez nous en vacances, les gens d’ici sont choqués de voir comme on laisse pousser l’herbe. Les propriétaires n’hésitent pas à faire des remarques aux locataires quant à l’état de la pelouse. À vrai dire, il faudrait idéalement la tondre toutes les semaines. Bien sûr, justement, on a beaucoup de temps à perdre !




Il fait beau, aujourd’hui !

Les Kiwis sont les pros des discussions superficielles inutiles. Il suffit d’observer n’importe quelles deux femmes qui se rencontrent, avec un bonus si elles sont bien habillées, et écouter leur conversation. Les « comment va telle personne ? » trouvent une réponse aussi vague que « Pas trop mal » et les commentaires sur la météo des deux dernières semaines s’enchainent à une vitesse folle. Il est facile de rencontrer des gens, mais difficile d’entrer dans une vraie relation car tous semblent, a priori, porter un masque social. D’ailleurs, il faut presque les harceler pour obtenir leur avis sur quelque chose. La première réponse sera toujours vaguement positive. L’attitude décrite dans ce paragraphe semble aller de paire avec l’apparence de leur jardin : il faut renvoyer une bonne image de soi.

Et en cas de souci…

Dans ce même caractère retranché, le Néo-Zélandais est quelqu’un qui évite la confrontation, surtout en cas de conflit. Il sera gentil et se montrera plein de bonnes intentions face à vous, voire ne montrera rien de ce qu’il ressent comme un problème, mais il fera le nécessaire pour servir son dessein dans votre dos, si possible en passant par un tiers. Une anecdote ?
C’était au magasin où je suis volontaire. Un jour, deux camionnettes des ouvriers du bâtiment d’en face restent garées pendant des heures sur les places express juste devant le magasin, là où les clients s’arrêtent pour décharger leurs dons ou faire du shopping rapidement. Solution belge ? Aller voir les ouvriers et leur demander gentiment de bien vouloir déplacer leurs véhicules. Solution NZ ? Se plaindre auprès de dix clients pendant une heure et puis appeler la police sous couvert d’un problème de circulation.

C'est... euh... Jules César ?
Non, Napoléon !
(merci Wikimedia pour l'image)
Côté culture générale

Ah, ce jeu petit, rapide, simple et plein de défis qu’est Timeline ! Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’estimer la date d’un évènement ou de l’invention d’un objet en positionnant la carte correspondante « avant » ou « après » d’autres éléments datés, afin de former une ligne du temps. Eh bien, ce jeu permet aussi d’atteindre le summum de l’ennui en assurant une victoire sans résistance à quiconque décidera de se mesurer à des Néozélandais. En effet, ces derniers ne bénéficient pas de cours d’histoire aussi touffus que les nôtres, ni de représentation des diverses époques, ni même, allons jusque-là, de bon sens. Oui, les lunettes ont probablement été inventées avant le microscope… Bref, la faute à leur pays vieux de deux cents ans, probablement. Surtout, ne pas s’intéresser à ce qui s’est passé plus tôt à d’autres endroits du monde !

La vraie solution

Ici, les caddies de supermarchés ne nécessitent pas de pièce en caution pour être utilisés. Il en résulte des caddies abandonnés un peu partout dans la ville, que ce soit juste devant le supermarché ou sur le bord d’une route quelconque. Plutôt qu’essayer de responsabiliser les clients ou placer un dispositif préventif comme chez nous, certaines chaines de supermarchés ont préféré ajouter à leur site Internet une section pour permettre à tout un chacun de signaler les caddies abandonnés qu’il aurait rencontrés. Du personnel est donc employé pour, en permanence, rassembler et remettre en place ces énormes paniers métalliques à roulettes.


Le paradoxe du « service »

Alors que dans toute offre d’emploi, l’accent est mis sur la capacité à apporter un service de qualité au client, certains font l’impasse totale sur cette notion et veulent uniquement empocher le fric le plus vite possible. Ça dépend peut-être du domaine ? Ainsi, à l’orée de l’hiver, certains se font livrer du bois de chauffage. Une remorque pleine pour quelques centaines de dollars. La livraison à laquelle nous avons assisté ressemblait à cela : le livreur impatient, debout sur la remorque, observe la scène et envoie de temps en temps une bûche par terre pour former un tas, sans prendre garde au fait que quelqu’un soit ou non en train d’en ramasser une au même moment, deux braves hommes forts se baissent pour ramasser ces bûches et les aligner contre le mur, deux femmes les aident, dont une ayant un tout jeune bébé. Dès que le bois est hors de la remorque, le livreur s’en va et laisse les autres s’affairer au travail encore une demi-heure. Choquant, non ?

Explosions de joie

Entre le 1e novembre et le début de la nouvelle année, il est très courant de voir et entendre ses voisins faire des feux d’artifices le soir venu – et encore, parfois, ils n’attendent même pas qu’il fasse noir. Cela peut s’expliquer par la Guy Fawkes Night, célébrant le 5 novembre l’échec d’un attentat mené par des catholiques contre le parlement britannique, et aussi le fait que le roi Jacques 1e a échappé à cet attentat. À moins que le 5 novembre dure plusieurs jours, cette fièvre explosive peut aussi s’expliquer par les promos de saison d’un magasin très fréquenté. Oh, et puis, c’est chouette, les feux d’artifice ! Pourquoi avoir besoin d’une occasion ?

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