dimanche 8 juin 2014

Le Canterbury Museum arpenté de long en large

Reconstitution d'une rue
de l'époque coloniale.
Nous avons brièvement mentionné l’extraordinaire Canterbury Museum dans l’un de nos articles précédents mais nous n’avons pas encore pris le temps d’en parler réellement. Prenons-le donc maintenant !

Je veux la même table chez moi !
(plan de la ville en mosaïque de bois)
Un bâtiment classé (par ordre alphabétique) presque aussi vieux que le monde – comprenez qu’il a été bâti vers 1880 – abrite une collection aussi intéressante qu’hétéroclite d’objets divers en lien, ou pas, avec la Nouvelle-Zélande, la province de Canterbury et Christchurch. L’architecture en soi doit être impressionnante pour les locaux. C’est bien joli tout ça, mais nous, on est quand même habitués à voir des églises moyenâgeuses à tous les coins de rue. Rien d’exceptionnel donc, même si c’est assez plaisant à l’œil, effet renforcé par la médiocrité et/ou l’état de destruction des bâtisses avoisinantes.


La première partie du rez-de-chaussée expose l’histoire des peuples de Nouvelle-Zélande à travers des reconstitutions de scènes quotidiennes de la vie des peuples indigènes et la présentation de nombreux objets authentiques. On peut ainsi avoir un aperçu du mode de vie des Maoris et de leurs prédécesseurs avant que les bénis colons européens arrivent et s’approprient les terres, proposant toutefois gentiment au peuple qui l’avait devancé d’intégrer sa culture occidentale. Plusieurs récits, cartes et photos permettent de se projeter en arrière dans le temps et s’immerger dans l’époque de la fondation de la ville de Christchurch.

Il a littéralement découpé une maison
avec un bon usage d'ampoules pour arriver à cet effet.
En sortant de cette salle, on arrive près des expositions temporaires. De quoi surprendre ! On vous a déjà parlé d’une exposition poignante nommée « 37 secondes » en lien avec le tremblement de terre. A notre dernière visite, le même espace était occupé par quelque chose pour le moins insolite : un artiste australien qui porte bien son nom (Ian Strange) a eu la lumineuse idée de tirer parti de quelques maisons de Christchurch vouées à la démolition pour en faire des œuvres d’art. Il les a ensuite immortalisées en une série de photos ainsi qu’une vidéo certes bien filmée mais terriblement ennuyeuse. La prochaine expo sera, il semblerait, dédiée aux photos du tremblement de terre prises par les forces de l’ordre.

Une autre expo temporaire transformait le grand hall en banlieue submergée par l’art de rue.  Des tags partout, des fausses pièces avec de l’art contestataire et même un comptoir pour acheter des exemplaires des tableaux exposés. L'artiste anglais Banksy bénéficiait d'une place particulière dans ce pseudo-hangar ; son art est à la fois dérangeant, interpellant, plein d'évidences contestables et de vérités inquiétantes qu'on voit rarement exprimées. Il fallait oser, ils l’ont fait.

Si cet artiste vous interpelle, n'hésitez pas à jeter un coup d'œil à ce site : https://www.artsy.net/artist/banksy


Juste à côté se trouve la curiosité la plus curieuse du pays : la Paua shell house ! Le couple formé par Fred et Myrtle Flutey est mondialement célèbre en Nouvelle-Zélande. Leur influence a été jusqu’à faire d’eux des stars de la publicité ! Et le début de l’histoire ? me direz-vous. Ils collectionnaient les « paua shells », un nom maori qui désigne une espèce de coquillage ou escargot marin. Non contents de simplement les collectionner, ils ont entièrement transformé leur maison en une horreur kitschissime en couvrant les murs de ces coquillages et en bricolant des décorations, certes bien faites, à partir de ces choses ramassées le long des côtes. Rien que cette partie du musée vaut le détour ! Avec une vidéo de présentation en prime ! Bon, en attendant une photo exclusive prise par nos soins, vous pouvez assouvir votre curiosité sur ce lien.

" La véritable sagesse de l'homme se trouve
dans la barbe de Confucius. " Proverbe chinois.
On passe à l’étage en zappant la cafétéria : trop cher et rien qui fait vraiment envie. On arrive dans la zone Antarctique. La NZ a participé à plusieurs expéditions sur le continent blanc, notamment une organisée par le commonwealth. Je passe les détails historiques car, de toute façon, ils ont déjà quitté ma mémoire. En tout cas, c’est intéressant de se dire que personnellement, on n’oserait jamais aller au Pôle Sud avec un équipement pareil, qui était pourtant à la pointe à l’époque. Mention spéciale aux gants et chaussures polaires des différents pays qui ont participé à l’expédition. Mais ne nous étendons pas sur le sujet, l’Antarctic Centre le fait déjà.

Une section dédiée à l’écologie nous apprend entre autres qu’il faut bien fermer les rideaux le soir afin d’isoler la maison et réduire le gaspillage d’énergie. Ils ne parlent absolument pas du double vitrage.

En plus de l’habituelle salle où se côtoient meubles anciens, bibelots et vieux costumes, on peut voir d’autres sections pour le moins surprenantes :
-          Un « sous-musée » nommé Discovery qu’on n’a pas encore visité ;
-          Une salle avec des dizaines d’oiseaux empaillés ;
-          Une zone honorant la Chine avec sa vaisselle et ses statuettes en porcelaine ;
-          Une parenthèse égyptienne ;
-          Quelques dinosaures ;
-          Des éléments de géologie avec notamment une carte interactive des tremblements de terre néozélandais ;
-          Une reconstitution de rue de Christchurch à l’époque de sa fondation, avec la possibilité de se balader dans les faux magasins ;
-          Une salle fourre-tout où on se demande ce qu’ils ont voulu faire ;
Derrière toi, mon chéri, c'est affreux !
-          Une super boutique de musée avec des souvenirs un peu plus originaux que ceux dont on a l’habitude, même s’il y a les habituels porte-clés et magnets (au grand bonheur d’un certain petit frère qui attend pourtant encore désespérément que son cadeau lui parvienne).


Oh, et vous savez quoi ? Tout ça, c’est gratuit, ou plutôt, chacun est laissé face à son jugement et à sa conscience. Les dons sont plus que bienvenus, mais vous pouvez décider du montant à leur offrir après votre visite et vous n’êtes même pas obligé de soutenir financièrement le musée.

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