jeudi 27 mars 2014

La nourriture : la bonne, la brute et la bizarre

La Nouvelle-Zélande regorge de curiosités alimentaires. Qu’il s’agisse de salé ou de sucré, un lot de surprises vous attend. A moins que vous ayez lu cet article avant.

Vegemite vs peanut butter :
la légende.
La pâte à tartiner

La culture anglo-saxonne a bien évidemment fait du beurre de cacahuètes une pâte à tartiner très commune, souvent doublée de confiture de fruits rouges. Le  Nutella se voit ainsi relégué au rang de vestige oublié de la société de consommation occidentale. D’ailleurs, c’est bien simple : on ne trouve pas de pots de 750g de Nutella, ici !
Il existe aussi une pâte à tartiner horriblement salée que seuls les gens d’ici et d'Australie peuvent manger : le « vegemite ». Son goût est indescriptible : vous devez l'essayer par vous même pour vous en rendre compte !

Les biscuits

La marque LU semble absente de ce continent, ce qui exclut totalement la possibilité de trouver des Dinosaurus – qui, au passage, ont été rachetés par Lotus et remplacés par les Aztec du côté de LU, provoquant une révolte générale des vingtenaires qui ont mangé des Dinosaurus toute leur vie, mais ça ne change de toute façon rien à notre problème.
Les biscuits distribués par les supermarchés ne sont pas très variés : biscuits aux épices, biscuits « blancs » mous, quelques-uns aromatisés à la noix de coco (miam) ou au caramel (beurk), d’autres enrobés de chocolat. Au final, seule la marque locale Griffin’s se distingue en proposant des produits de qualité au gout meilleur que les standards.
Bref, jamais nous n’aurions cru que les spéculoos de Lotus nous manqueraient un jour – alors qu'il y a au moins cinq sortes de biscuits qu’on choisirait avant les spéculoos si nous étions en Belgique.

Belge ? Vous êtes sûrs ?
Spécialités locales

Deux sortes de « cookies » se remarquent aisément : les afghans, délicieuse spécialité locale au chocolat noir et noix – si seulement c’était fait avec du chocolat belge ! – et les Belgian biscuits, sorte de pain d’épices avec un glaçage rose. Quand tu vois ça pour la première fois, tu te demandes ce qu’ils ont fumé. Puis, quand tu dis que t’es belge et que ce type de biscuit n’existe pas chez toi, les gens te regardent bizarrement. Non, mais on a vraiment une tête à manger un biscuit au glaçage ROSE ?

Dis, tu crois que les Afghans s’appellent comme ça parce qu’ils ont un voile de chocolat noir sur eux ? Ahaha.*

Côté salé, on a la « georgie pie », une mini tartelette fermée fourrée à la viande hachée. Rien d’exceptionnel, en réalité.

Même les oeufs de Pâques
sont patriotiques.
Le chocolat

Les marques Whittakers et Cadbury se disputent le marché du chocolat. Le premier est correct pour son chocolat au lait, le deuxième est correct pour son chocolat noir (aux amandes, mmh). Aucun des deux n’arrive pourtant à la cheville de Côte d’or, qui lui-même se classe derrière Jacques-Callebaut selon certaines. Mais en attendant, on se contente de ce qu’on a, seulement quand c’est en promotion parce que jamais je ne paierais $3 pour une tablette de chocolat de cette qualité. A côté d’eux, Lindt est réservé aux connaisseurs friqués. Et quand on veut faire un gâteau ? Ben on évite, vu le prix du chocolat de pâtisserie en pépites… Il n’existe pas de grosse tablette de 500g comme chez nous !

Oh, tant qu’on parle de chez nous ! On trouve du chocolat belge, ici. Oui, oui, venant de Belgique, fait par une société belge… manque plus que la qualité belge ! En effet, ils contiennent de l’huile végétale et des tonnes de sucre… C’est du chocolat exclusivement d’exportation qui ne pourrait pas être vendu dans notre pays, et voilà la réputation qu’on nous fait !
La seule graisse autorisée dans le vrai chocolat belge est le beurre de cacao !
The only fat allowed in real belgian chocolate is cocoa butter !
只有在真正的比利時巧克力的脂肪許可是可可脂!

Sucré ou salé ?

La première fois, c’était à une soirée jeux, où des pop corns me faisaient de l’œil. Avant de me faire avoir, j'ai bien demandé s’ils sont salés ou sucrés. Ouf, sucrés, c’est bon, je peux en pr… Buearkk !
La deuxième fois, c’était pendant que les pneus de la voiture se faisaient changer et qu’on profitait de notre bon pour un café gratuit au bistrot voisin. Nous avons été tentés par une tranche de gâteau à la noisette, ça ne peut pas être mauvais !
Eh bien, détrompez-vous : il semblerait que ce que nos chers Néozélandais appellent « sucré » soit en fait à la fois sucré et salé. Pour le pop corn, à la limite, mais dans un gâteau, ça ne passe pas du tout !

Regardez le prix de ces alléchants vermicelles !
Des produits pourtant normaux



A notre grand étonnement, la compote de pomme se trouve au rayon… cuisine étrangère ! Oui, à côté des nouilles japonaises et autres sauces mexicaines. Dans ce même rayon, on trouve les vermicelles de chocolat (d’ailleurs, saviez-vous que le mot « vermicelle » est masculin ?) à un prix exorbitant. Et dire qu’on mettait ça sur nos tartines tous les jours… La vraie moutarde de Dijon peut aussi y être trouvée, et c’est bien la seule qui ne contient pas d’ingrédients suspects.

D’autres bizarreries

Les Kiwis semblent être fans de crackers, dont il existe un nombre incroyable de variétés, et de l'association chocolat-menthe.
Le rayon « chips » du supermarché nous laisse une impression de bizarreté dans leurs goûts : poulet (bon, ça, ça va encore), sel et vinaigre, crème aigre et ciboulette, oignons et vinaigre balsamique, herbes et ail, miel et moutarde.
Concernant les bonbons (chiques pour les Liégeois), la photo ci-contre donne un bon aperçu de ce qu’on peut trouver. Enfin, nous, avec nos « couilles de singe », on fait quand même une bonne concurrence.


Les variétés de glace en format à partager sont aussi remarquables, entre le « hokey pokey » au miel (dérivé d’une barre chocolatée locale), le gout orange aux pépites de chocolat, la glace à 4 gouts et 4 couleurs, le « gum drops » (imaginez des morceaux de dragibus dans la glace), et caramel salé-noix de cajou… Tant qu’on parle de glace, Ola s’appelle « Streets » et les marques industrielles en général se font rares, souvent remplacées par des marques locales.

Attaquons-nous à la glace
"Kiwi camouflage" !
Il faut dire que les Néozélandais n’apprécient pas trop les multinationales et font tout pour éviter qu’elles envahissent leur pays. Ils n’ont pas tort, surtout quand on se rend compte que les TDC qui dirigent ces entreprises n’ont de considération que pour le fric. D’ailleurs, je sais pas vous, mais moi, je n’achèterai plus jamais de Nestlé* !

* Nous tenons à préciser qu'aucun Afghan n'a été maltraité pendant la conception de cette blague.

mercredi 19 mars 2014

Visite à Orana Wildlife Park

Regardez, les arrière-grand-cousins éloignés
de mon grand-père !
Le 6 février de cette année, comme chaque 6 février depuis 1840, c’est le Waitangi Day ! Comprenez traité entre les British et les Maoris, fête nationale et jour férié. Bon, pour éviter de répandre des informations erronées, sachez que cette fête n’a pas toujours été célébrée et qu’elle n’est devenue un jour férié que dans les années 60.

Ça, c’était la version raccourcie qui disait : « Chouette, on ne travaille pas ! » et « Chouette, on ne fait pas de volontariat ! »

La version plus longue raconte que ce fameux traité, initialement destiné à donner aux Maoris les mêmes droits que les gentils Blancs Européens, a été perçu différemment par les deux parties et souvent contesté, certains Maoris arguant que ce document était une façon insidieuse de s’approprier les terres de leur peuple. Le juge suprême a été jusqu’à le déclarer nul en 1877, forçant une version 2.0, qui n’est arrivée que cent ans plus tard.

La minute historique est terminée. Passons à la partie intéressante : on a un jour férié, on en fait quoi ? 
On va au parc animalier, pardi !

Un parc à l'allure... sauvage ! 
Venu d'un futur... sauvage !
Nous avions le choix entre Willowbank et Orana, tous les deux appliquant des frais d’entrée similaires. Comme ils ont actuellement des bébé guépards, ce qui est assez remarquable et mignon, nous avons opté pour la deuxième solution : Orana Wildlife Park. L’autre, ce sera pour plus tard.

Après avoir parcouru une bonne quinzaine de kilomètres sur des routes sinueuses tant horizontalement que verticalement, nous arrivons dans un parking où parviennent les sons stridents produits par les gibbons.
Et là, la déception nous attend en embuscade. Plusieurs affiches publicitent les différentes activités proposées par le parc, dont la participation pour nourrir des lémurs, tigres ou lions pour un prix supplémentaire plus élevé que l’entrée du parc… mais aussi la rencontre des fameux bébés guépard pour 100$ par personne ! Il va sans dire qu’on se serait permis cette folie unique si on l’avait pu. Nous ne rebroussons pas chemin pour autant et donnons quelques billets et pièces à la guichetière avant de pouvoir entrer de plein droit dans le vif du sujet.

Avec ce monde qui se bat pour lui donner à manger,
elle va finir par avoir la grosse tête !
Le parc a une allure sauvage, les allées en terre sont bordées de verdure : mis à part quelques zones « chantier », on se croirait presque en pleine nature. La plupart des animaux sont séparés du chemin par une rivière tandis que de faibles barrières semblent avoir été mises en place juste par principe. Bon, celles qui délimitent le territoire des félins sont plus solides, évidemment.

Nous avons manqué le nourrissage des tigres, direction donc les girafes. Chacun reçoit une branche feuillue à donner à manger aux girafes et on attend l’ouverture de la passerelle. On se retrouve donc à leur hauteur et la taille de leur tête est impressionnante ! On n’imagine pas un gros bazar pareil quand on les voit de loin. Enfin, ça, c’est dans un monde idéal. En réalité, évidemment, on se fait toujours devancer par les gosses, parce que eux, ils ont plus le droit que les grands de profiter d’être tout près des animaux. On a donc attendu looongtemps que les gens commencent à s’en aller pour s’approcher, avec encore plein de gens près de nous.

Miam, de la bonne herb...*pouf*
Je vais bien réussi à en mang...*pouf*
On continue notre petit tour en attendant d’assister au repas du kiwi et en pensant toutes les cinq minutes à mettre de la crème solaire tout en ne le faisant pas. Le temps était changeant, parfois couvert, parfois pas. On observe des rhinocéros – t’as vu la corne de celui-là, il est carrément handicapé ! –, des zèbres – haha, il n’y avait plus assez de peinture pour finir les jambes de celui-là –, des autruches – mais c’est moche quand même, regarde comme le cou ressort et qu’il a juste l’air de ne pas être à sa place sur le corps – et toute une série d’animaux qui n’ont, en réalité, rien à faire en Nouvelle-Zélande. Et chacun assorti d'un panneau informatif très, très sommaire ; visiblement, les Kiwis n'aiment pas beaucoup lire lors de ce genre d'activité. Nous nous attablons aussi sur l’une des aires de pique-nique avec barbecue intégré mises à disposition par le parc. On avait nos tartines, nos fruits et notre gâteau fait maison, mais pour « une prochaine fois », c’est bon à savoir.

Nous allons donc dans l’antre du kiwi, où la lumière est parcimonieusement diffusée et où le bruit n’est pas le bienvenu. Des panneaux informatifs en disent un peu plus sur le kiwi et sur les dangers qui le guettent. L’oiseau est dans un vivarium géant de chez géant et il est assez difficile de le repérer… jusqu’à ce qu’une volontaire lui apporte un bac de nourriture. L’animal semble être un peu conditionné : à peine la porte ouverte, il s’est déplacé jusqu’au centre, où il était bien visible.

Il y a aussi une zone avec des animaux de la ferme, dont les enclos sont ouverts. On peut donc y entrer et aller librement caresser les moutons ou les vaches ! Si pour beaucoup de gens d'ici c'est une aubaine, de notre côté, on ne trouvait rien d'exceptionnel à voir des animaux de ce type.

En plus, ça ronronne, ces bêtes-là !
Nous avons aussi assisté au repas des « spider monkeys », ce nom anglais vous dira probablement plus que le nom français « atèles ». Il s’agit de singes très agiles. Et des lions : un camion-cage roule dans l’enclos de ces félins avec, à son bord, une vingtaine de touristes qui leur tendent ou lancent de la viande tout en évitant d’être eux-mêmes pris pour du steak. Les rhinocéros ont eu eux aussi leur heure de gloire à être nourris aux yeux du public, qui pouvait les voir de tout près, se tenant à environ deux mètres d’eux et séparés par une clôture en bois.
On a zappé la bouffe des truites, pas que c’était pas intéressant (hum…), mais les guépards nous attendaient. Et là ! Jalousie ! Le gars qui s’occupe d’eux est entré dans l’enclos et nous a parlé des guépards et répondu à nos questions (comme tous les autres avants en fait, sauf que j’ai oublié de le dire)… tout en caressant la tête des animaux comme si c’étaient des chats ! Non, mais t’imagines ? Ce type fait le boulot dont j’ai toujours rêvé ! Bref, après ça, il leur a balancé des steaks géants par-dessus la barrière, et ils n’ont pas fait long feu. D’accord, je n’aurais pas eu la force de lancer ça comme ça. Mais… ich bin nicht gross, aber ich bin stark !


Poisson attrapé ! 200 points !
Un dernier tour par les porcs-épics qui sont quand même bien mignons et impressionnants, les suricates qui, en groupe, peuvent attaquer et manger un animal vivant, et les loutres qui aiment apparemment mettre leur odeur partout, dixit la femme qui les présentait et dont c’était l’animal préféré.

On dit au revoir à l’équipe de volontaires qui s’occupent du parc, dont la femme qui enviait ma casquette Disney venant de Paris, et on rentre, non sans faire un énorme détour parce qu’une erreur d’itinéraire de l’un a conduit l’autre à ne plus savoir où on était.

Oh, au fait, vous vous souvenez de l'absence de crème solaire ? Eh bien, il y en a une qui s'est chopé un nez bien rouge, après ça. Pendant deux semaines.

vendredi 14 mars 2014

Racontage de vie : tout ce qu'on ne vous a pas dit

Les aventuriers de l'extrême ici!
En octobre, alors que le vent printanier chassait les dernières températures hivernales, nous nous sommes aventurés pour la première fois hors de la ville de Christchurch pour nous rendre à l’Adrenalin Forest avec l’équipe de scientifiques étudiants-collègues du Mougnou. Qu’est-ce donc ? Des arbres gigantesques, des plateformes attachées à ceux-ci, des cordes et autres rondins de bois reliant celles-ci. De l’altitude et du défi ! A partir du parcours 5, on ne rigole plus ! La Mougnou s’est d’ailleurs arrêtée après le troisième : elle voulait récupérer des forces et finalement, il faisait trop froid et venteux pour que le courage de grimper à nouveau revienne.

En décembre, nous avons accueilli pendant trois semaines un étudiant japonais en voyage linguistique organisé par une section de l’université. Il est arrivé avec plein de cadeaux pour nous et des photos du Japon ; nous ne savions pas comment réagir ! Nous avions tous les trois un peu peur de comment ça se passerait, mais finalement c’était super, on a réussi à le faire se sentir « chez lui » assez vite et on a regardé des Disney ensemble. L’anecdote : un jour, on parlait de fish’n’chips et il ne savait pas ce que signifiait « fish », c’est donc tout naturellement que laetitia répond un « sakana » venu d’on ne sait où.

Assorti à ma bague de
 fiançailles avec des améthystes !
Avant le nouvel an, nous avons fait l’acquisition une Playstation 3 d’occasion. On en connaît une qui a fait monter dangereusement la facture d’électricité de danger à cause de Little Big Planet… Le meilleur jeu du monde, parait-il. Et à ce moment-là, on n’avait pas encore testé le 2. Tiens, t’avais pas dit que t’étais en train de construire un niveau personnalisé exprès pour ton Mougnou ?

En réalité, la PS3 fait partie d’un long processus de cadeau de Noël. Au départ, Monsieur voulait offrir une PS2 à sa moitié pour la fête du petit Jésus, mais les enchères abordables, pas trop loin et avec de bons jeux se faisaient rares. Il a alors opté pour une sorbetière, qu’il a fallu ramener au magasin car il fallait laisser le bol longtemps au congélateur, qui est trop petit et pas assez froid. « C’est pas grave ma chérie, on va aller nager avec les dauphins à Akaroa » - annulé deux fois. Finalement, voici le magnifique cadeau définitif que j’ai reçu :D

N'envoyez pas la balle dans le lac,
le requin la mangerait !
Il y a un mini-golf piratement thématisé à Bishopdale, le quartier de nos amis Canadiens, à 7km de chez nous. Le Groupon local offrant des réductions, nous n’avons pas hésité à saisir l’occasion de s’y rendre pour un prix décent. Un mini-golf tout ce qu’il y a de plus normal et agréable, avec la possibilité de gagner une partie gratuite en faisant un « one shot » sur le « trou mystère ». De là à savoir comment identifier le trou mystère, mystère !
- Je ne le sens pas, celui-là… *one shot*
- Oh là là, moi non plus, je ne le sens pas du tout, mais alors là, pas du tout ! *6*

Nous avons fait une promenade dans un des jardins de la ville, celui entourant une propriété au doux nom de Mona Vale. Il s’agissait d’un lieu de réception, souvent loué pour des mariages, qui devait être très joli il y a quelques années mais qui a malheureusement beaucoup souffert du tremblement de terre. On peut toujours faire un tour dans le parc à pied ou à vélo, prendre des photos et admirer les canards.

Les Carambar n'ayant pas fait long
feu, un de leurs cadavres a servi
pour la photo.
Nous avons reçu deux nouveaux colis, un de Marjorie malheureusement arrivé le lendemain du jour où on a défait notre sapin de Noël et un de la mère qui vit à Toulouse. Le premier nous a fait rire avec quelques blagues Carambar et baver avec des bonnes recettes pour lesquelles il nous manque toujours un ingrédient, le second est axé sur la survie avec des pulls et du chocolat noir. Pour la cuisine, même le moins cher du magasin en France est meilleur que celui qu’on trouve ici !

En parlant de colis, nous avons lu le livre Inventaire des petits plaisirs belges de Philippe Genion. De nombreux chapitres sont très vrais et nous ont rappelé à quel point on aime les bonnes choses de notre pays. Sinon, les chokotoff et la bière c’est pas trop notre truc à ce point, mais on en a reconnus d’autres et c’était drôle à lire ! Merci Tante Joëlle !

Enfin, il y a quelques semaines, nous avons hébergé des Couchsurfers photographes. Résultat : une petite séance photo en amoureux dans le jardin botanique, beaucoup de fous rires et un résultat magnifique ! Vous pouvez aller jeter un coup d’œil à ses autres réalisations ici, ça vaut la peine et ses clichés de Nouvelle-Zélande vous donneront envie de venir nous dire bonjour.




samedi 8 mars 2014

Kaikoura, part II : La rencontre avec les dauphins

Le lendemain, notre petit déjeuner rapidement ingurgité, nous nous rendons au quartier général du Dolphin Encounter Kaikoura, où une réceptionniste nous tend deux jetons bleus, bons pour un équipement de plongée. On commence à s’autoriser de se réjouir : « Ouiiiii, on va avoir une combinaison de plongéééée ! »

Un petit groupe de co-plongeurs enthousiastes s’amasse rapidement autour de deux membres du personnel, qui nous donnent le matériel adapté à nos mensurations : palmes, masques (miracle, il en existe avec correction visuelle, j’y verrai quelque chose !), tuba, combinaisons. Un petit tour au vestiaire plus tard, nous sommes parés à affronter l’océan, d’agitation apparemment modérée. Mais avant cela, un petit film s’impose, lequel commence par une présentation de la société qui aura notre vie entre ses mains dans quelques instants et  nous délivre ensuite les directives d’usage : qu’attendre de cette expérience, comment se comporter avec les dauphins, quelles sont les règles de sécurité, que faire et ne pas faire, images (souvent drôles) à l’appui.

- Chouette, une nouvelle arrivée de jouets !
- Tu  crois qu’ils seront plus marrants que ceux du matin ?
- Ils ont l’air, regarde celui-ci ! Je vais tourner autour pour 
 voir jusqu’à quelle vitesse il peut me suivre. Hihi, pas mal du tout !
- Attends, on va essayer de les faire plonger !
- Oh ouais bonne idée, ils semblent avoir la condition physique pour !
Ces formalités derrière nous, nous empruntons un bus pour parcourir les cinq kilomètres qui nous séparent du bateau avec lequel nous allons rejoindre l’océan : « Ouiiiiiii, on va faire un tour en bateau ! » Celui-ci est petit et la mer pas si calme, quelques personnes à l’estomac fragile doivent se soumettre aux joies du mal de mer ; heureusement, nous sommes tous les deux épargnés. Il nous faut une quinzaine de minutes avant d’atteindre la pleine mer, là où le sol océanique s’enfonce subitement en un ravin assez profond pour que les lagénorhynques obscurs y soient à l’aise et trouvent une nourriture abondante. Les cachalots au drôle nom de « spermwhale » aussi, d’ailleurs.

Soudain, nous repérons une nageoire au loin, signe qu’un groupe de dauphins est proche. Le moment tant attendu est enfin arrivé ! Pendant que le bateau manœuvre vers les lagénorhynques,  nous mettons en place masque et tuba et, cinq minutes plus tard, c’est parti, nous glissons dans l’eau froide de l’océan Pacifique et pouvons remplir notre rôle d’amuse-dauphins.

Il y a une dizaine de dauphins, ils viennent tout près, à quelques centimètres, tournent autour des plongeurs, les frôlent sans les toucher. Ils sont tout autour de nous ! Mettre sa tête sous l’eau et voir ces mammifères marins plonger, remonter, jauger les plongeurs, interagir avec ceux qu’ils estiment dignes de leur intérêt, est vraiment quelque chose à vivre une fois dans sa vie. On oublie vite le froid de l’océan, les quelques tasses salées avalées par inadvertance, les vagues parfois assez impressionnantes, pour profiter à fond du spectacle. La vidéo de briefing nous a montré deux façons de se comporter en bon dauphin : plonger sous l’eau et faire des bruits delphinidoïdes avec son tuba. Je ne sais pas dans quelle mesure ces techniques sont efficaces, mais le fait est que les dauphins avaient l’air de bien s’amuser avec nous ! Après 35 minutes, déjà temps de rentrer ! Une expérience époustouflante que nous n’oublierons pas de sitôt !

Nos accompagnateurs n'avaient encore
jamais vu autant de dauphins d'Hector
à la fois
.
Mais les réjouissances ne s’arrêtent pas là, car maintenant, pour la séance photo, nous nous dirigeons vers d’autres delphinidés et surprise ! ce sont des dauphins d’Hector qui arrivent ! Un groupe de cette taille est apparemment assez rare à Kaikoura ; il semblerait que nous soyons particulièrement chanceux aujourd’hui ! Nous les avons ensuite laissés vaquer à leurs occupations pour rejoindre d’autres « dusky dolphins », le nom plus simple en anglais des lagénorhynques obscurs. Ceux-ci avaient décidé de faire la course avec le bateau. L’un d’entre eux a même décidé de s’éloigner un peu pour nous montrer un saut spectaculaire. Je n’ai jamais vu l’appareil photo de Laëtitia mitrailler autant ! Et vous auriez dû voir le visage émerveillé de l’intéressée : un rêve qui se réalise ! Nous apercevons même une otarie qui a décidé d’avoir sa minute de gloire elle aussi, se faufiler parmi le groupe de dauphins. Et un albatros sur le chemin du retour.

L’excursion aura duré en tout 4 heures, briefing compris. Il est temps de rentrer, non sans profiter de quelques biscuits et d’un chocolat chaud pas trop adapté aux estomacs déjà lourdement retournés par le tangage du bateau. Après nous être rhabillés, nous profitons encore de la vue spectaculaire de Kaikoura et du magnifique soleil, pour ensuite reprendre la route vers Christchurch.

* Une autre voix *

Les lagénorhynques sont des
animaux très joueurs.
Tout le monde n’a pourtant pas vécu la partie « plongée » de la même façon. Signal sonore, on doit y aller : sans réfléchir, sans hésiter, je me jette à l’eau (littéralement et au figuré, vous l’aurez compris) après Thomas pendant que d’autres personnes attendent leur tour. Immédiatement, je me suis souvenue du signal de détresse et ai demandé à remonter. J’ai été saisie par l’eau froide (on ne le sentait pourtant pas tant), ai eu du mal à respirer et ai perdu la planche flottante qu’on m’avait prêtée et qu’il a fallu repêcher. Elle avait prévenu que la respiration pouvait être difficile à l’entrée dans l’eau, mais quand même.

Deuxième essai, on prend une bouée en mousse pour, cette fois, ne pas la perdre, et on retourne dans l’eau plus progressivement. La bouée n’a absolument rien changé, la combinaison étant déjà hyper flottante, mais psychologiquement, ça aide un peu. Cette fois, j'y reste une dizaine de minutes. Difficile de respirer, c’est comme si la pression de l’eau, même en surface, comprimait mes poumons. Je vois les nageoires dorsales des dauphins qui passent près des autres nageurs et je voudrais me rapprocher, mais c’est comme si j’utilisais toute mon énergie sans avoir l’impression d’avancer. L’absence de repères fixes accentuent certainement cette impression, tout se ballotant au gré des vagues, y compris le bateau. De temps en temps, je mets ma tête dans l’eau et scrute pendant quelques petites secondes la sous-surface de l’eau en oubliant de respirer par le tuba parce que ce n’est pas confortable du tout. Ainsi, j’ai vu une fois, comme un flash, deux dauphins plonger, à peut-être cinq ou six mètres de moi. Finalement, je me suis aperçue que regardais plus les dauphins par le dessus que sous l’eau, tout en déployant des efforts surhumains pour respirer et essayer de me déplacer un peu. J’ai donc demandé à remonter sur le bateau pour mieux en profiter.

Bref, pour ceux qui me connaissent et savent que j’ai toujours eu peur de l’eau, sachez que je suis fière d’avoir essayé sans me poser de questions et sans avoir peur, même si j’ai fini par abandonner par épuisement. Ah, si mon professeur de gym de primaire lisait ça !

Suivez Flickr le dauphins pour voir
les photos de leur show !


Et en bonus rien que pour vous, un petit montage vidéo d'une dizaine de minutes. Soyez bien attentif aux exclamations de joie de Laëtitia, je parie que vous ne l'avez encore jamais vue dans un tel état de béatitude!

samedi 1 mars 2014

Kaikoura, le paradis au bord de l'océan

Comme dirait Biff Tannen : « La troisième, c’est la bonne ! ». Ayant échoué à nager avec les dauphins  deux fois à Akaroa, nous avons décidé de tenter notre chance ailleurs : à Kaikoura, le paradis des amoureux de cétacés, dont le nom Maori signifie peu poétiquement bouffe de langoustine. Il nous a fallu parcourir pas moins de 180 bornes vers le nord à travers des paysages variés et dépeuplés pour parvenir à cette magnifique bourgade.


Kaikoura offre ce genre de panorama partout. 
Première anecdote, celle de l’autostoppeur bavard et paradoxal. Perdu au milieu des champs, cet ancien skinhead a simplement décidé de continuer son chemin vers Wellington après avoir vu le moteur de sa moto faire « pouf ! » - ce n’est pas grave, ce n’est que du matériel et ça aurait pu être pire, il a noté les coordonnées GPS et ira la rechercher plus tard. Au fil de la discussion, nous avons appris que malgré son racisme initial, il avait eu une collection internationale de petites amies : Russe, Japonaise, Thaïlandaise, Philippine, et j’en passe. « Autant sortir avec l’ennemi ! » Ces expériences lui ont ouvert l’esprit sur les différentes cultures, grand bien lui en fasse !
In fine, nous pouvons observes les
différentes couches sédimentaires
composées de halite et de trucs ainsi.


Après n’avoir pas pris possession de notre chambre pour cause de guichet fermé, nous avons laissé nos victuailles dans le frigo de l’auberge de jeunesse et sommes allés faire une petite marche de deux kilomètres et demi, un chemin qu’il a évidemment fallu rebrousser par la suite. C’est en se déplaçant de pierre en pierre, allant du caillou au rocher, que nous avons rencontré un couple de Chinois tout aussi occupés que nous à capturer en photos l’essence du paysage, qui servira de carburant pour alimenter l’émerveillement et la jalousie de nos proches. Et vous savez quoi ? Le monsieur, il a engagé la conversation en français ! Il parlait même très bien français, je ne savais pas qu’on apprenait le français en Chine et je m’attendais encore moins à ce qu’il sache réellement tenir une conversation en français naturellement. Et vous savez quoi ? On a remarqué le lendemain matin qu’ils étaient à la même auberge que nous !



Bref, nous nous rendions en fait à un parking (quelle drôle de destination pour des personnes se déplaçant à pied !) où une dizaine de touristes étaient au taquet. Non, ils ne nous attendaient pas avec impatience, ils observaient la nature, flore, faune et minéraux sauvages.

Les otaries se camouflent à merveille parmi les rocs.
Après avoir calculé le chemin le plus court et praticable parmi les rocs pour rejoindre notre destination, quelle fut ma surprise de me retrouver nez à nez avec une otarie en train de pachatiser ! Elle a dû me repérer en même temps que je l’ai repérée, me regardant d’un air « je t’ai à l’œil ». De l’extérieur, ça devait donner quelque chose comme ça : elle s’arrêta soudain, revint sur ses pas, brandit son appareil photo et créa une preuve de ce qui venait d’arriver.

Profitant de la marée basse, nous nous sommes avancés un peu plus loin dans la mer sans être mouillés (rochers, je vous dis !) pour tenter de détecter n’importe quelle trace de dauphin. Sans succès. « De toute façon, on en verra demain, de plus près, on nagera avec ! » « Non, je ne me réjouis pas tant que je n’y suis pas ! »


Comment il est arrivé ici celui-là ??
Au retour, on se serait bien affalés sur les lits… les lits ? Ah ben oui, auberge, pas de lit double… Mais de toute façon, il fallait encore manger les délicieuses pâtes au thon préparées la veille avec amour et passer par la case « sanitaires communs » avant de pouvoir prétendre à une dose de sommeil. Une dose de quoi ? Tu rêves ! C’est le cas de le dire. Comme dans toute maison néozélandaise, les murs sont faits en presque-carton. Quelqu’un parle en allemand dans la chambre à côté ? On comprend tout (pour peu qu’on comprenne l’allemand). Quelqu’un s’appuie contre le mur ? On le sent. Quelqu’un sort d’une chambre ? On entend la porte claquer (fichues fermetures automatiques).


Valériane, passiflore, craetegus, je vous aime. Et même malgré ça, la nuit n’a pas été très reposante. Ça fait peur quand on pense qu’on doit nager dans la mer le lendemain matin, on se demande si on sera assez en forme et si on en profitera réellement. De toute façon, pas la peine de se réjouir, on n’y croira que quand on y sera !

Toutes les photos sur Flickr, c'est par ici matelot!