La
Nouvelle-Zélande, ce beau pays aux paysages à vous couper le souffle, tantôt
désertique, tantôt montagneux, tantôt vallonné, tantôt forestier, tantôt
côtier, aux climats tout aussi variés du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. La
Nouvelle-Zélande, c’est la nature et les longues marches difficiles à travers
elle pour être finalement récompensé par une vue sans pareille. Ça, c’est
l’image qu’on en a habituellement. En une couleur : vert.
Prédateurs déjà introduits. |
Effectivement,
les kiwis semblent faire beaucoup d’efforts pour conserver et protéger les
habitats naturels, faune et flore qu’il leur a été donné de pouvoir garder
jalousement sur leur petite île perdue au bout du monde. Bien sûr, pour attirer
le touriste écolo, ils ne manquent pas de le promouvoir à l’étranger.
Comme nous avons
pu le remarquer au moment où nous nous apprêtions à entrer sur le territoire, ils sont très méticuleux sur les composants organiques qui passent la
frontière : fruits entiers ou partiels, nourriture issue d’animaux, terre
accrochée aux chaussures… la nourriture industrielle semble cependant pouvoir
se frayer un passage assez facilement. Et si vous voulez emmener votre animal
de compagnie lors de votre séjour en Aotearoa, il faudra satisfaire à un
certain nombre de conditions plutôt restrictives. Si votre chien peut avoir la chance de voyager avec vous à condition que vous
ne teniez pas trop à votre porte-monnaie, votre oiseau ou votre furet seront
gentiment et radicalement éconduits.
Et ils ont
bien raison : l’humain a déjà fait assez de dégâts comme
ça en important des animaux qui ont détruit les écosystèmes et mis en dangerles espèces locales.
La
Nouvelle-Zélande peut se vanter de ne pas dépendre de l’énergie nucléaire et de
produire plus de 70% d’électricité verte. Et tant mieux parce qu’avec les tremblements
de terre, ça évitera des catastrophes comme au Japon. L’envers de la médaille,
c’est que l’électricité est horriblement chère. D’accord, on a un frigo plus
gros, un séchoir à linge qui fonctionne parfois et une citerne d’eau chaude à
l’électricité, mais notre facture est quand même passée de 25 € par mois en
Belgique à 85 $ en été (environ 55 €, sans chauffage donc). Et pourtant,
jamais, jamais, never, nooit, nunca, nous n’avons vu de panneaux solaires sur
le toit d’une maison. Pas un !
Parlons
maintenant du tri des déchets. Il y a trois poubelles : la verte pour tout
ce qui est organique, la jaune pour tout ce qui est recyclable et la rouge pour
le reste. On ne sépare pas les cartons, les plastiques et le verre ? Eh
bien non, car ils ont un système ingénieux qui trie tout par la suite. On peut remarquer au passage qu’ils ont l’air
de recycler beaucoup plus de types de plastiques que nous… mais pas les
tetrapak ! Allez comprendre.
Il y a donc
trois poubelles, chacune à sortir sur le trottoir le jour de la collecte et
puis à récupérer le lendemain. Pas question d’avoir des gros sacs dégueus
éventrés sur les trottoirs à côté des carrés d’herbe égalisés aux
ciseaux ! Au passage, c’est vraiment drôle de voir le camion-poubelle
passer. Il avance devant chaque poubelle, un bras mécanique sort du camion et
l’attrape, la lève au-dessus de la benne et la secoue puis la repose violemment
sur le sol. Nombre de personnes nécessaires pour ce boulot ? Une
seule !
Un des nombreux magasins de seconde main de la ville. |
Une bonne
habitude écolo des néozélandais est leur attitude envers les affaires deseconde main (ou d’occasion, si certains chipotent sur les mots). Je me souviens que mes parents m’ont donné une image de l’armée du
salut comme d’une honte sociale. S’habiller avec les affaires des autres, c’est
mal, c’est pour les pauvres, et c’est qu’on occupe une mauvaise position
sociale alors qu’il faut justement « paraître bien ». Tout ça pour
dire qu’ici, c’est plutôt la culture de la « bonne affaire », pouvoir
choper un pull original et quasi neuf à un dixième de son prix et parfois même
moins, c’est une bargain ! Et
c’est autant de matière qui ne disparaît pas du stock d’un magasin et qu’il ne
faut donc pas re-produire. Et c’est autant de matière qui ne finit pas brulée
dans un centre de gestion des déchets. Tout bénef ! On peut dès lors
remarquer que les « op’ shops » ne désemplissent pas et que leur stock
se renouvelle très vite. Les ventes de particulier à particulier sont aussi
très populaires via les garage sales,
le site Trademe.co.nz ou encore par
un groupe Facebook.
Deux étoiles, qui dit mieux ? Comment, ça, personne ? |
Quand on
emménage, on a besoin d’électroménager. Machine à laver, frigo... et lors des
recherches, on peut remarquer qu’il est extrêmement rare de trouver une machine
avec une efficacité énergétique élevée. Qu’il s’agisse d’occasion ou de neuf.
Encore des billets jetés par la fenêtre…
Passons
maintenant aux moyens de transport, et ça, c’est la catastrophe
nationale ! Les lignes de bus sont inefficaces, surtout pour ceux qui
habitent dans les quartiers éloignés du centre ville et le ticket est
relativement cher (3,50 $ soit plus de 2 €). La plupart des lignes s’arrêtent
vers 20 heures et aucun service de nuit n’est assuré. Il doit exister environ
trois lignes ferroviaires et, à vrai dire, ils considèrent plutôt le train
comme un moyen de profiter des beaux paysages que comme un moyen de déplacement
normal.
Pour aller
de ville en ville, il est possible de réserver un bus qui ne roule pas tous les
jours et aura au moins une demi-heure de retard, de prendre sa voiture ou…
l’avion. Ici, on prend l’avion comme on prendrait le train chez nous, certaines
lignes partent même toutes les heures. C’est tellement normal de se déplacer
ainsi à l’intérieur du pays. Les billets ne sont pas donnés non plus et
sincèrement, pour l’écologie, c’est le pire moyen de transport.
Parlons
donc des voitures : en conséquence de tout ce qui a été développé dans ce
paragraphe, il est presque impossible de vivre ici sans voiture. D’ailleurs, le
permis de conduire est accessible dès 16 ans (et même 15, il y a quelques
années), c’est dire ! Les néozélandais utilisent donc à tout va et sans
scrupule aucun leur véhicule motorisé à quatre roues. Une faible minorité
préfère toutefois se déplacer à vélo, Dieu les bénisse (pour employer une expression
souvent entendue ici).
Allez, un
dernier point noir pour bien ternir l’image verte et écologique de la
Nouvelle-Zélande, j’ai nommé : les sachets plastique. Vous ne pouvez pas
aller faire vos courses sans vous retrouver avec des sachets en plus. Vous avez
beau dire à la caissière que vous n’en avez pas besoin, que vous avez votre sac
réutilisable, le geste est automatique : on met les courses dans un sachet
plastique et on vous les donne. Seul le supermarché le moins cher propose des
sachets payants, et à mon avis c’est surtout pour une raison économique. Et la
plupart des gens ne sont tellement pas habitués à prévoir eux-mêmes de quoi
transporter leurs courses qu’on les voit s’en aller avec quatre ou cinq sachets
dans le caddie. Et dire que c'était comme ça chez nous il y a quelques années...
Comme quoi,
chaque pays fait des efforts là où il veut bien, mais la population NZ, elle,
n’a pas l’air de vouloir se bouger les fesses pour diminuer son empreinte
énergétique par des gestes simples du quotidien (voiture, sachets, isolation,
toussa…).
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