En mai, fais ce
qu’il te plait ! Le beau temps (ou l’espoir d’avoir du beau temps) arrive
avec l’impatience d’être enfin pendant les grandes vacances et de pouvoir
prendre congé pour se dorer la pilule sur une plage des Caraïbes. Ça, c’est la
version idéale ; en réalité, il va falloir d’abord passer péniblement
l’épreuve des examens pour les enfants, étudiants et parents d’entre vous. Et
puis, Ostende, c’est aux Caraïbes, non ?
Mais du côté des
magazines, ça ne change absolument rien : on commence à voir fleurir les
« perdez 50 kg
en trois jours » et autres « un ventre creux avant l’été en trente
secondes par jour »… Tiens, à propos de ventre creux, je manque de
chocolat. Bref, les médias tentent comme chaque année de vous manipuler à coups
d’images d’un corps de rêve et de mannequins photosh… retouchés numériquement.
Sincèrement, combien d’entre vous/nous/eux/elles souhaitent systématiquement
resculpter leur corps avant les vacances ?
Personnellement,
j’ai opté pour une méthode radicale et efficace : le régime endo-thermorégulationnel.
Si ce nom barbare semi-inventé de toutes pièces ne vous dit probablement rien,
le concept est quant à lui très simple : il s’agit de se placer dans un
environnement sous-confortable afin de stimuler les réflexes primaires de votre
corps face à une température soigneusement maintenue en-dessous de son seuil de
tolérance. En trois mots : se les geler. Le corps se met alors en mode
« survie » : il compense la perte de chaleur extérieure par une
diffusion de chaleur interne et pour ça, il faut bruler des graisses :
cqfd !
Bon OK, j'ai peut-être forcé le trait pour Thomas en T-shirt. |
Le premier signe
que l’hiver s’installe tout doucement est donc le froid glacial qui règne en
maitre dans notre maison. S’il fait ensoleillé pendant la journée, la
température reste agréable aussi longtemps que les rayons de notre bien-aimé
astre enflammé traversent les baies vitrées de l’habitation que nous occupons.
Mais dès qu’il disparaît… vous pensiez que j’allais finir la phrase ?
Imaginez
maintenant un épais tapis de nuages gris couvrant le ciel pendant deux à trois
semaines. Imaginez le thermomètre qu’on n’a pas, dont le liquide se rétracte un
peu plus chaque jour pour afficher jusqu’à une dizaine de degrés (Celsius)
à l’intérieur. On peut vous dire sans
tarder qu’il est difficile de viser sa bouche avec une fourchette sans se
blesser tout en frissonnant. On peut vous dire aussi qu’il est courant de voir
la vapeur de notre souffle alors qu’on est tranquilles dans le fauteuil, vaquant
à nos occupations. On peut vous dire tout autant que nos muqueuses nasales sont
surproductives pour dissuader les microbes qui voudraient s’abriter dans nos
voies respiratoires, ce qui fait la fortune des fabricants de mouchoirs de la
région.
Un autre
indice : la luminosité. S’il fait encore clair tôt le matin (le soleil se
lève vers 7h), la luminosité baisse déjà fortement vers 4h de l’après-midi et
il fait complètement noir vers 6h du soir. Il devient difficile d’aérer la
cuisine lorsqu’on prépare le repas du soir sans refroidir trop la pièce (pour
rappel, on n’a pas de hotte) et on soupe (dîne pour les Français) avec les
rideaux fermés, notre seul semblant d’isolation, sous la lumière artificielle
de l’ampoule économique qu’on a fini par placer à la cuisine.
D’autres petits
détails situés principalement dans la salle de bain nous rappellent au
quotidien que les jours d’été sont désormais bien loin de nous : on allume
les lampes chauffantes quand on prend une douche (les mêmes qu’on met au-dessus
des poussins en cage), on augmente d’un cran à la fois la température de la
douche vers « hot » et on y reste quelques minutes supplémentaires,
l’insuffisance de la fenêtre ouverte pour évacuer la vapeur d’eau chaude nous
oblige à allumer le ventilateur d’aération, on sèche systématiquement le linge
au séchoir vu que les ombres des arbres sont rapidement projetées sur les
lignes à sécher le linge…
Une manière économique de récupérer l'eau ! |
Un dernier
élément vient compléter ce tableau déjà bien déprimant. Il s’agit de la douce
odeur de l’air chargé en particules indésirables venues de la combustion de
buches de bois dans les foyers des maisons qui en sont équipées et qui retombent avec le brouillard. Comme ici,
chauffage veut dire « climatisation », « chauffage électrique de
merde » ou « feu à bois », vous pouvez estimer le nombre de
ménages concernés. Ça a l’air de rien, comme ça, mais on sent bien l’odeur
caractéristique qui entre quand on entrouvre une fenêtre, particulièrement le
soir.
Heureusement, la
dévouée couverture électrique accepte régulièrement de chauffer notre lit et
nos pyjamas afin qu’on puisse se glisser le soir dans des couvertures déjà
chaudes et ainsi éviter de grelotter pendant une demi-heure avant de
s’endormir.
Rappelons tout de
même que l’hiver ne sera officiel que le 21 juin, le plus difficile reste donc
à venir. Même si on y survit, cette période sera loin d'être une partie de plaisir, surtout avec la facture d'électricité qui va littéralement doubler.
Ah ça, on ne se plaindra plus du froid dans la chambre chez
Brigitte-Belle-Maman !
Et alors, ce
régime à base de jus de concombre filtré, vous le commencez quand ?
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