L'en(tarc)trée nous plonge déjà dans l'am(tarc)biance. |
Aujourd’hui, nous
allons tenter une expérience encore plus maso que de regarder en boucles de
pubs pour le chocolat Galler en se forçant à avaler cette insulte au cacao
qu’est le Cadbury : nous allons nous rendre à l’International Antarctic Centre alors que l’hiver s’installe et
que nous nous les gelons dans notre maison.
Tout a commencé sur le site bookme qui, parmi de nombreuses offres
avantageuses destinées à combler les heures creuses, proposait une réduction de
50% sur les billets complets, incluant l’accès au cinéma 4D et le tour en Hagglund
(mais qu’est-ce donc vous demandez-vous, eh bien, lisez la suite et vous vous
endormirez moins incultes ce soir, à défaut de moins bête). Cette réduction
nous permettant quand même de rester aussi longtemps qu’on veut du moment qu’on
se pointe à 9h, j’avoue ne pas avoir trop compris l’astuce, mais ne nous
plaignons pas. Il faut bien qu’on épuise les attractions locales, faute de
pouvoir voyager plus loin pour le moment !
Nous voilà donc sur la route en direction de l’aéroport, voisin direct du
musée où nous nous rendons. Pas bête, il faut bien occuper les éventuels
touristes en transit (et, accessoirement, envoyer des avions vers le continent
le plus froid de la planète). La gentille dame de la réception nous informe que
le musée n’est pas ouvert avant neuf heures. Ça tombe bien, c’est l’heure à
laquelle nous sommes prévus. Quelle coïncidence ! On était quand même dix
bonnes minutes à l’avance, minutes pendant lesquelles nous avons un peu tourné
en rond avant de retourner à l’accueil valider nos billets. « Oh, mais
d’où vous venez ? Qu’est-ce qui vous a amenés ici ? C’est
intéressant ! Alors, votre tour en Hagglund sera à 9h15, votre tempête à
9h45, puis vous aurez votre séance cinéma à 10h15. » Chouette, j’ai toujours
rêvé d’avoir une tempête rien que pour moi !
Je vois que vous ne tenez plus en place sur votre chaise tant vous désirez
savoir. Allez, on va vous le dire, sinon, vous ne serez plus capable de nous
suivre.
Le Hagglund, qu’est-ce que c’est donc ? Une petite photo vaut mieux qu’un long discours, mais je préciserai quand même que nous parlons d’un véhicule tout-terrain utilisé pour l’exploration en région polaire. L’idée est de simuler un déplacement en Antarctique sur terrain terreux et boueux cabossé qui pousse l’engin jusqu’à ses limites : montée à 45°, pente de côté à 31°, passage au-dessus d’une crevasse, et j’en passe. Le tout pour finir dans une piscine de plusieurs mètres de profondeur… où le monstre métallique flotte. On aurait attendu tout de ce truc sauf de l’étanchéité. Ça vaut l’expérience !
Le Hagglund, qu’est-ce que c’est donc ? Une petite photo vaut mieux qu’un long discours, mais je préciserai quand même que nous parlons d’un véhicule tout-terrain utilisé pour l’exploration en région polaire. L’idée est de simuler un déplacement en Antarctique sur terrain terreux et boueux cabossé qui pousse l’engin jusqu’à ses limites : montée à 45°, pente de côté à 31°, passage au-dessus d’une crevasse, et j’en passe. Le tout pour finir dans une piscine de plusieurs mètres de profondeur… où le monstre métallique flotte. On aurait attendu tout de ce truc sauf de l’étanchéité. Ça vaut l’expérience !
Nous rentrons ensuite dans le vrai musée. STOP ! Pause photo !
Allez, regardez, souriez, montrez le pingouin là-bas (non, manchot), et
n’oubliez pas de venir acheter votre compilation photos-montages de l’Antarctique
avec DVD et tout pour 40 $ après votre visite.
Même pas froid ! Pfff, regardez le frileux en rouge derrière. |
Vient ensuite la tempête. On se réjouit, tiens. On enfile des
protège-chaussures en caoutchouc ainsi qu’un manteau supplémentaire avant
d’entrer dans la chambre froide : une énorme pièce remplie de neige ainsi
que d’un certain décor fait de glace et d’un traineau, le tout maintenu à -8°C . Lorsque le décompte
arrive à zéro, le vent commence à se lever pour simuler une tempête et ainsi
atteindre les 50 km/h ,
avec une sensation de froid amplifiée par ces mouvements d’air qui frappent le
visage. C’est peut-être impressionnant, dit comme ça, mais la sensation
générale était de sortir emmitouflés par un temps venteux pendant un hiver
belge « normal ». Ça a sans doute bouleversé les touristes
Australiens qui subissaient les rafales en même temps que nous, mais de notre
côté, on est restés de glace (haha).
Rennie a fait copain-copain avec l'agent de sécurité. |
Bon, retour au chaud et direction les manchots pour leur repas du matin. La
dame parle assez vite (et surtout avec un beau spécimen d’accent NZ) et on a du
mal à tout comprendre. Globalement, ils ont un enclos avec une vingtaine de
manchots, retenus en captivité donc, mais il s’agit en réalité d’un home pour
handicapés. Tous sont des animaux qui ont été recueillis pour être soignés,
souvent après un accident. Entre celui qui a Alzheimer, ceux qui sont aveugles,
ceux qui sont paralysés et ceux qui ont des membres cassés… aucun d’eux
n’aurait pu survivre dans la nature.
Dans cette zone, les couloirs sont intéressants et nous présentent les
différentes espèces de manchots, leurs caractéristiques et leur répartition
géographique. On se serait crus dans l’épisode 19 de Shirokuma Cafe ! Ah, faut connaître ses références
Mesdamezémessieurs.
On enchaîne avec deux séances ciné 4D de 12 minutes chacune : une impressionnante
exploration des côtes de l’Antarctique ainsi qu’une version expresse et
nunuchissime de Happy Feet. Grave
erreur que d’avoir passé pour la deuxième fois la porte de cette salle : je
sais désormais que je ne veux jamais voir ce film d’animation en entier.
Ah, on fait moins le malin que dans la tempête, hein. |
Dans les dernières salles, nous pouvons découvrir les conditions de vie des
gens qui passent leur quotidien sur le septième continent, à creuser et
s’adonner à diverses activités d’exploration au nom de la Sainte Science. On y
découvre que Christchurch, grâce à son aéroport international très méridional
pour la saison, sert de base de lancement et de ravitaillement pour les gros
cargos à destination du Continent des Glaces Eternelles. Une vidéo nous montre l’évolution de
l’alternance jour/nuit là-bas tout au long de l’année, tandis qu’un dispositif
tournant nous explique le phénomène par lequel les régions polaires ne
connaissent pas la nuit en été ni le jour en hiver, période pendant laquelle la
pleine lune est la seule source de lumière. Une autre, de 45 minutes, passe en
boucle : on voit notamment ces braves gens plonger nus dans de l’eau
glacée et se faire un festin de Noël avec des légumes frais largués barbarement
depuis un avion de ravitaillement. Ils ont l’air de bien se marrer, quand même.
Tant qu’on parle de vivres, des colis envoyés là-bas ont d’ailleurs été
reconstitués dans le musée. N’allez pas imaginer une reconstitution
archéologique : il s’agit simplement de consommables qu’on peut trouver
dans n’importe quel supermarché, le tout enfermé dans une caisse. Mais
sincèrement, si on devait aller vivre en Antarctique, on préfèrerait être
envoyés par la Belgique que par la Nouvelle-Zélande… Quelle cruauté que
d’envoyer du « chocolat » Cadbury à ces pauvres ermites !
Un ordinateur contient une sorte de journal tenu par ces drôles
d’expatriés : à chaque jour sa photo assortie d’un commentaire. Plutôt
sympa.
Eh voilà les amis, retour au bercail dans une tempête, une vraie cette
fois, mais moins glaciale quand même. Heureusement, dans tout ce froid, notre
voiture, dans un élan de solidarité, a décidé de monter un peu la température
de son moteur à 120°C .
Eeeuh quoi ? Bon allez, direction le garage.
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