mercredi 27 novembre 2013

La sociabilisation à l'étranger... par les jeux

Certaines personnes involontairement anonymes ont tenu des propos similaires à ceci : « Tu n’as même pas encore commencé à chercher du travail que tu as déjà trouvé des joueurs de jeux de société ! »


Voilà où ça mène, les jeux de société !
[sur la route vers Hanmer]
Je commencerai ma plaidoirie en mentionnant le fait que, moins d’un mois après notre arrivée, nous comptions déjà dans notre entourage quelques personnes que nous pouvons aujourd’hui considérer comme des amis. De plus, certains de ces aimables êtres humains se sont spontanément proposés pour nous aider à trouver une maison ou déménager. Enfin, passer du temps avec des gens qui ont cette même passion permet de se raccrocher à quelque chose de connu. Je terminerai en concluant que c’est chiant d’écrire sous cette forme argumentative et que je vais continuer avec un style normal.

Tout ça pour dire que, malgré leur prix exorbitant, ça fait du bien de retrouver les mêmes jeux de société ici que chez nous, ainsi que des gens qui les apprécient et avec qui, finalement, on passe beaucoup de temps à discuter et blaguer. Il s’agit là d’une bonne occasion de pratiquer l’anglais malgré une petite appréhension au départ. Est-ce que je serai capable de comprendre les règles d’un jeu expliquées en anglais avec un accent horrible ? La réponse est OUI ! Source de fierté renforcée par la constatation qu’en réalité, je suis aussi capable d’expliquer des jeux en cette langue.

Une énorme maison près des montagnes avec une
terrasse, un barbec et... des "sandflies"...
Au quotidien ou, plutôt, à l’hebdomadaire, nous avons l’occasion de jouer le mercredi et le vendredi dans deux groupes différents. Le premier est plutôt axé sur des jeux de stratégie qui demandent une certaine réflexion tandis que le deuxième sort plus volontiers des jeux simples sans prise de tête. Cela dit, ce sont des tendances générales auxquelles on déroge parfois. Les deux « clubs » comptent quelques membres en commun et fonctionnent de la même manière : chaque semaine, quelqu’un se propose pour accueillir le rassemblement chez lui. Bientôt, nous aussi, nous pourrons concurrencer ces braves gens en mettant notre maison à disposition !

Ça, c’était l’introduction. L’évènement important que l’Histoire retiendra, c’est Hanmer Springs. Mais c’est quoi ? Une ville thermale à 130 km au nord. Et vous vous êtes baignés ? Non. Relisez le titre de l’article pour vous rappeler ce dont on parle. JEUX ! Hé oui, nous avons rencontré les seuls fous capables de s’y prendre un an à l’avance avec trois feuilles Excel pour y louer quatre maisons accueillant un total de 25 personnes et dédier cinq jours aux jeux de société. Le tout avec barbecue, fruits et grignotages compris.

Sur le trajet parcouru avec Marta (oui, la Hongroise, vous avez bien suivi) et son humour, le paysage défilant était magnifique, nous imposant quelques arrêts photos. Sur place, pas grand-chose d’époustouflant, seulement les montagnes environnantes et la « ville ». Heureusement, nous avions des dizaines de jeux pour nous occuper ! Et un billard. Nous avons eu l’occasion de tester : 

-          Power grid, un jeu de gestion économique à se perdre dans les calculs ;
-          Tongiaki, le jeu dont il faut retenir le nom pour être sûrs de ne plus y jouer ;
Et un billard.
-          Asara, un jeu cool avec des tours ;
-          Blue moon city, indéfinissable mais j’ai gagné ;
-          For Sale, un jeu où il est possible de vendre une niche de chien pour 10000$ ;
-          Alhambra, jeu de placement de tuiles pour ne pas se prendre la tête en fin de soirée ;
-          Mascarade, un jeu d’ambiance où on oublie vite qui on est ;
-          Tzolk’in, où on place des ouvriers sur un engrenage d’actions ;
-          Castles of Burgundy, avec beaucoup d’éléments mais un peu trop long ;
-          Endeavor, en compagnie de son créateur ;

...et de partager nos connaissances à propos de :
-          Trajan ;
-          Kingdom builder ;
-          Sandwich ;
-          Hanabi.

On clôture ce super weekend avec 
un petit déjeuner américain. Vous
ne voyez pas les patates sur la photo.
Le trio de petits jeux « Kakerlaken » a marché du tonnerre. Le premier, « K. poker », consiste à donner un animal dégoûtant à un autre joueur en annonçant ce que c’est, ou pas. A lui de deviner si vous mentez ou si vous êtes brave et honnête. Le deuxième, « K. suppe », vous fait nommer répétitivement les ingrédients révélés un à un… sauf si c’est le même que le précédent. Le troisième, « Mogel motte », est un jeu de cartes où la seule façon de se débarrasser de certaines d’entre elles est de les balancer au sol sans que le surveillant s’en aperçoive.

Mentionnons aussi la partie de Loups-Garous à laquelle nous ne voulions pas participer. « Si t’es loup-garou, tue-moi au premier tour. » « D’accord, pareil pour toi. » Et finalement, par un subtil tour de « je l’ai senti bouger, il est loup-garou », l’un a été hors-jeu plus vite que l’autre et a pu préparer une délicieuse glace !

Avec tout ça, nous n’aurons toujours pas essayé Caylus, Dominant species, Terra mystica, Cyclades, Age of ndustry, Dungeon lords, Khronos, ni Through the ages…

Bref, les Néozélandais sont très accueillants, sympathiques, n’hésitent pas à échanger deux mots dans la rue, mais pour vraiment s’intégrer et apprendre à connaître l’autre, rien de tel qu’une passion en commun. Dans notre cas, les jeux de société.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire