dimanche 2 février 2014

Christchurch, ou « l'Eglise du Christ »

Les vieilles églises multicentenaires aux traits gothiques font partie intégrante de notre bien aimé paysage européen. Nous rions donc bien lorsque, en ces terres colonisées, les locaux nous présentent comme « vieux » un bâtiment qui a tout au plus 200 ans.

Ma première idée pour cet article était de vous montrer quelques églises qu’on peut voir à Christchurch afin de mettre en évidence la différence entre l’architecture habituelle connue chez nous pour ce type de bâtiment et les constructions d’ici que nous serions tentés de qualifier d’ « informelles ».  On en trouve de toutes les formes et de toutes les couleurs ! Souvent, seule la présence d’une croix sur le bâtiment ou d’un panneau mentionnant Jésus permet d’identifier le bâtiment. Vous pouvez constater que je n’ai pas abandonné cette idée et que je la complète même pour en faire un article un rien plus intéressant.

Un beau matin du 16e siècle, un certain Henri-huitième-du-nom s’est levé avec, en tête, l’idée soudaine et incongrue de se soustraire à l’autorité papale. Ce qu’il fit, créant ainsi une faille spatio-temporelle nommée anglicanisme dans la logique ecclésiale chrétienne. Non contente des dégâts déjà causés, cette abomination s’est bien évidemment répandue sur les terres colonisées par ce peuple hérétique. Dont la Nouvelle-Zélande.

La plupart des communautés religieuses présentes ici sont donc anglicanes. Une autre religion dominante est le rugbisme. Les autres sont généralement presbytériennes, baptistes ou évangéliques, parfois flanquées d’un adjectif tel que « Coréenne » mais je ne m’avancerai pas à tenter de vous expliquer les nuances.

Bien loin de Rome et de ses bâtiments démesurés ornés d’or, l’esprit chrétien est ici bien plus proche des valeurs véhiculées par Celui qui en est à l’origine et on le ressent dans le mode de vie des Kiwis : par exemple, les magasins de seconde main liés à une organisation de charité fonctionnent bien et les inconnus croisés dans la rue se montrent très amicaux et toujours prêts à aider. Ils semblent aussi être beaucoup plus fervents que nous dans l’observation des rituels liés à la foi.

Concernant les églises, il s’agit avant tout d’un lieu communautaire de partage, surtout lorsqu’il s’agit de compétence. Ainsi, des groupes de danse, de couture, de théâtre, des garage sales et de nombreuses autres activités ont lieu dans les locaux de l’église, qui ne se limite donc pas à une salle pour l’office.
Nous pouvons même dire que l'esprit de communauté est globalement très présent ici : les gens sont très solidaires, ouverts à la discussion avec des inconnus dans la rue et prêts à rendre service. Assez différent de l'individualisme qui sévit chez nous.

C’est ainsi que pour quelques dollars par séance, histoire de rembourser les tissus et l’électricité utilisés, je participe à un groupe de couture organisé par le comité qui gère une église. Quelques dames « de référence » sont là pour nous guider, nous proposer des projets et suivre notre évolution alors que chacun apprend à son rythme à manier la machine à coudre et la surfileuse pendant que, dans l’autre salle, des artistes font face à la complexité des patchworks. Voici ma première réalisation : un sac de plage que j’utilise pour faire mes courses.


Christchurch est donc une ville qui porte bien son nom, avec plusieurs dizaines d’églises plus ou moins endommagées dédiées à une forme de christianisme.

Ci-dessous, l'église Ste Thérèse, en hommage à ma tante. Je ne me souviens plus du nom des autres et n'ai pas envie de faire de recherches.




Un sac fait main, un peu imparfait mais très fonctionnel !

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