mardi 18 février 2014

L'Airforce Musem


Chers Marta, Bill, Keith,

Lorsque vous lirez ces lignes, de nombreux mois auront passé, le temps de recevoir l’approbation des censeurs allemands et britanniques.

Nous fûmes numérotés dès
notre arrivée.
Je vous écris depuis Stalag Luft III, un camp de prisonniers réservé aux officiers des forces aériennes. Si la Croix-Rouge a fait son travail, vous êtes déjà au courant de ma capture. Je veux néanmoins vous assurer que je vais bien, et vous raconter les détails de mon aventure. 

Le x            x  à hauteur de x         x  x,notre bombardier Wellington a essuyé un tir ennemi lors d’une opération de nuit et un des deux moteurs a été touché. Le lieutenant O’Bulow et moi-même avons pu nous parachuter avant que l’avion s’écrase. Après avoir évité les patrouilles allemandes, nous nous sommes mis en marche pour tenter de rejoindre la Suisse. Nous nous déplacions de nuit, nous nourrissant grâce à nos rations de survie et nous guidant grâce aux cartes brodées sur le revers de nos écharpes. En journée, nous nous réfugiions chez xxxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx xxxxx. 

A la fin du troisième jour, alors que nous marchions le long d’une voie ferrée près de x              x, un automobiliste est arrivé. Ne voulant pas courir le risque d’être repérés, nous avons continué notre chemin sans nous retourner. Bien mal nous en a pris ! L’homme, s’attendant à ce que nous lui levions la barrière, s’est impatienté. Il a klaxonné, ce qui a alerté un officier allemand de faction. Bien plus armé que nous, il nous aurait abattus avant que nous n’ayons esquissé la moindre manœuvre d’attaque, aussi ne nous restait-il d’autre solution que de nous rendre.

« Pour vous, la guerre et finie ! » furent ses seules paroles en anglais. Nous avons rapidement été emmenés à Stalag Luft III. Après nous avoir confisqué nos affaires, les officiers nous on fait passer un examen médical sommaire, puis nous ont donné des vêtements de prisonniers et, sans doute pour éviter toute tentative d’évasion, des sabots à la place de chaussures.

Henry Farshaw existe vraiment
et profite de sa retraite au musée.
Le camp lui-même est constellé de huttes en bois assez grandes pour abriter une petite famille. Seulement, nous partageons cet abri avec 15 codétenus. Les journées au Stalag se suivent et se ressemblent. Les officiers ne devant pas travailler, contrairement aux simples soldats, nous occupons notre temps à faire du sport, jouer du théâtre et nous prendre soin du potager commun. 

Les rations apportées par la Croix Rouge nous apportent un peu de variété par rapport à celles insipides que les gardes nous donnent. Les cigarettes sont devenues notre monnaie de troc, ce qui nous permet d’obtenir des faveurs des quelques gardes les mieux disposés.

Il s’écoulera encore des semaines avant que je ne reçoive de nouvelles de votre part. En attendant, prenez bien soin de vous et soyez assurés que je pense fort à vous. S’il vous plait, envoyez-moi du bon tabac et ma pipe, ainsi que des conserves de viande ! Je pense que x                                                        x                                          x                                                                                                                                               x.

Votre dévoué Henry B. Fanshaw qui vous embrasse fort.



La lettre ci-dessus, certes fictive, est néanmoins représentative de ce qu’aurait pu écrire un prisonnier de guerre britannique à sa famille, lors de la seconde guerre mondiale. « Mais qu’est-ce que tout ça a à voir avec la Nouvelle-Zélande ??», vous demandez-vous avec raison.

Disney inspire tout le monde.
Certes, les forces aériennes militaires et les prisonniers de guerre sont des concepts que l’on associe difficilement à la Nouvelle-Zélande. Pourtant, des escadrons néozélandais ont joué un rôle lors des deux grandes guerres. En effet, les liens liant la Nouvelle-Zélande, ancienne Dominion, à la Grande-Bretagne, encore très présents, ont fait que le Kiwis n’hésitèrent pas à apporter leur soutien militaire aux Anglais.

En plus de leur rôle durant la seconde guerre mondiale, la RNZAF - Royal New Zealand Air Force - a également participé à d’autres conflit plus récents, notamment la Guerre du Golfe et la guerre d’indépendance du Timor Oriental (vrai de vrai, clin d’œil à Y. et M. qui se reconnaîtront).

Afin de rendre hommage à la glorieuse flotte aérienne néozélandaise fut créé à Christchurch l’Airforce Museum, le deuxième musée gratuit de la ville avec le Canterbury Museum. Outre les descriptions très détaillées des différentes unités et personnalités de la RNZAF et la panoplie d’objets glanés au fil des époques, le musée possède un hangar immense abritant une kyrielle d’avions militaires de toutes les époques, en taille réelle s’il vous plaît.

Une belle collection de joujoux dans un énorme
hangar.
Mais le véritable clou de la visite est l’exposition dédiée aux conditions de vie des prisonniers de guerre durant la Seconde Guerre Mondiale, d’où la lettre du préambule. Une promenade interactive nous a mis dans la peau d’un officier de la Royal Air Force, depuis la chute de notre avion jusqu’à notre tentative d’évasion, ou la libération des camps de prisonniers par les alliés selon les scénarios envisagés. Très instructif.

Voici le genre de musée, gratuit je vous le rappelle, qu’on aimerait voir plus souvent en Belgique, et ce n'est pas une certaine Marjo qui nous dira le contraire !

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